Napoléon Gourgaud Du Taillis (1922-2010), une vie au service de la « Napoléonie »
Né à Paris, le 27 février 1922, Napoléon Gourgaud du Taillis a marqué durablement de son empreinte le monde napoléonien.
Descendant en ligne directe du général baron Gourgaud, Premier officier d’ordonnance et compagnon de Napoléon dans son exil de Sainte-Hélène, et du général comte du Taillis, il fut un napoléoniste de toujours, homme de culture, de curiosité intellectuelle et d’esprit.
Après avoir longtemps siégé, à la demande du prince Napoléon, au bureau du Souvenir napoléonien, il en fut le président, de 1983 à 1997. C’est pendant son mandat que cette association a connu l’expansion qui en fait aujourd’hui la première structure napoléonienne au monde, avec environ 3 000 membres. Prenant la suite du docteur Godlewski, brutalement décédé en août 1983, c’est en effet le baron Gourgaud qui eut à gérer le dossier du legs consenti au monde napoléonien par Martial Lapeyre. Les négociations menées avec les administrations aboutirent, en novembre 1987, à la création de la Fondation Napoléon. Le baron Gourgaud en fut le premier président, de 1987 à 2005, époque où il jugea opportun de laisser son siège à un successeur plus jeune. M. Victor-André Masséna, prince d’Essling, fut désigné par le Conseil d’administration qui, lors de la même séance, fit du baron Gourgaud le président d’honneur de l’institution.
En vingt ans, le baron Gourgaud fit de la Fondation Napoléon un organisme connu et reconnu, en France et à l’étranger, orientant son activité vers l’aide au développement de l’histoire napoléonienne, sous toutes ses formes et vers tous les publics, et vers la préservation du patrimoine napoléonien.
Parmi des centaines d’interventions et d’actions initiées sous la houlette du baron Gourgaud, citons : la création de sites internet très performants (dès 1995), l’ouverture d’une bibliothèque publique, l’organisation de plusieurs colloques de haut niveau, l’aide à l’édition de nombreux ouvrages universitaires ou de vulgarisation, l’aide à la restauration de nombreux monuments dont l’Arc de Triomphe et les Domaines français de Sainte-Hélène, les mécénats aux expositions napoléoniennes, etc. En 2001, le président de la Fondation Napoléon lança le grand projet d’édition intégrale de la Correspondance de Napoléon, entreprise éditoriale qui s’apparente à une grande aventure historique : 40 000 lettres collectées dans le monde entier, cent trente collaborateurs, quinze volumes prévus publiés par les éditions Fayard. Signalons encore que, depuis 2003, la collection de la Fondation Napoléon, dont le socle est constitué par le legs Lapeyre, est exposée dans le monde entier : Sao Paulo, Paris, Minden, Wesel, Rome, Monterrey, île d’Elbe, etc.
Dans le même temps, même s’il quitta sa présidence en 1997, le baron Gourgaud a continué à soutenir les activités du Souvenir napoléonien, dans le cadre du legs Lapeyre avec le financement intégral de la Revue du Souvenir napoléonien comme hors de ce cadre avec d’importantes subventions de fonctionnement.
Militant bonapartiste avant la Seconde guerre mondiale, le baron Gourgaud fut aussi un compagnon de résistance du prince Napoléon. Il fut réfractaire au STO (Service du Travail Obligatoire) et entra dans la clandestinité. Il s’engagea volontairement pour la durée de la guerre en mars 1945 et fut affecté au deuxième bataillon de choc. Sa démobilisation intervint en février 1946.
Il eut aussi une longue et fructueuse vie professionnelle. Après son baccalauréat de philosophie (terminé à La Rochelle en raison de l’évacuation des lycées parisiens en 1940) et avoir dû abandonner ses études de droit (1943), il travailla quelques temps à la Société française industrielle des pétroles puis, après la guerre, fut pendant de nombreuses années cadre supérieur de la Société Singer (chargé des relations avec les clients industriels), avant de devenir gérant d’exploitations forestières et administrateur de sociétés.
Chevalier de la Légion d’Honneur, le baron Gourgaud avait été promu au grade d’officier dans cet Ordre en 2008.