Prix 2020
Grand Prix de la Fondation Napoléon 2020
Laëtitia de Witt, L’Aiglon, éditions Tallandier
Parmi tous les défis que Napoléon s’est lancés, le plus difficile a probablement été celui de fonder une dynastie. De ses frères et sœurs, il a fait des rois et des reines, et en épousant la fille de l’empereur d’Autriche, il espérait faire entrer sa descendance dans le cercle le plus fermé, les antiques et illustres familles régnantes.
Mais rien ne s’est passé comme il l’avait voulu. Certes l’enfant, né en 1811, titré roi de Rome, était un mâle, certes il ne manquait pas de dons, certes sa première éducation a été très soignée mais bien vite le rêve qu’il puisse un jour régner se mua en cauchemar. Il n’avait pas quatre ans que les armées étrangères foulaient le sol français et que la Fortune abandonnait Napoléon. Le roi de Rome ne fut Napoléon II que quelques jours. Quasiment kidnappé sur ordre de son grand-père maternel, il ne devait jamais revoir son père. Élevé comme un Autrichien sous la très lointaine tutelle de Marie-Louise, privé peu à peu de son entourage français, celui qui allait devenir duc de Reichstadt (pas même archiduc !) allait passer à Vienne plus d’une quinzaine d’années avant de mourir en 1832 de la « poitrine », otage impuissant et souvent inconscient de manœuvres voire de complots sur fond de relations internationales. Enfermé dans sa cage dorée, empêché de s’émanciper, frustré dans ses aspirations, en particulier militaires car sa fragile santé l’handicapait, il est mort à vingt et un ans. Tout semblait montrer qu’il serait vite oublié, mais pourtant il devint presque aussitôt un mythe, lié à celui de son père. Cette tragique destinée a hanté tout le XIXe siècle, le siècle du romantisme, le siècle aussi de la légende napoléonienne, jusqu’à ce que Edmond Rostand écrive sur le jeune homme l’une des pièces les plus jouées en France. À la tête d’une exceptionnelle documentation en partie inédite et avec une rigueur et une sensibilité peu communes, Laetitia de Witt nous révèle la personnalité de l’Aiglon et montre à quel point il a été, de sa naissance au transfert de ses cendres à Paris sur ordre de Hitler, un sacrifié de l’histoire. En savoir + (interview pour la Fondation Napoléon)
Prix du Jury de la Fondation Napoléon 2020
Cédric Lewandowski, Lucien Bonaparte, éditions Passés/Composés
Lucien Bonaparte aurait pu se contenter d’être le frère de l’Empereur. Son intelligence, sa passion de la politique et son courage en ont décidé autrement. Révolutionnaire, député, président du Conseil des Cinq-Cents, sauveur du coup d’État du 18 brumaire, ministre de l’Intérieur avant même d’avoir 25 ans, il appartient à ceux qui savent brusquer les événements pour changer le cours de l’histoire. À l’autoritarisme de Napoléon, qui n’a eu de cesse de minimiser l’importance du rôle de ce jeune frère dans son ascension, Lucien Bonaparte préfère la liberté. Par conviction autant que par orgueil. Parfois avec regrets et amertume. Du pouvoir à l’exil, du chaos de la Révolution française au calme de sa retraite italienne, son parcours politique et personnel n’emprunte jamais les chemins déjà tracés. Devenu prince de Canino par la grâce du pape Pie VII, il reste profondément attaché à la République qu’il espère voir triompher un jour. Républicain de cœur, prince de circonstance, Lucien Bonaparte est un prince républicain. En savoir + (interview)
18 novembre 2020