Prix 2019

Prix de la Fondation Napoléon 2019 – Premier Empire

Aurélien Lignereux, Les Impériaux. Administrer et habiter l’Europe de Napoléon, Fayard Histoire

Une étude inédite de près de 1 500 membres de l’administration napoléonienne ayant exercé leur fonction hors du territoire national. À partir d’un minutieux travail d’archives, le portrait d’une France expatriée, des conditions du départ à l’épreuve du contact avec l’autre, sans oublier le retour en France et la mémoire de l’expérience étrangère. Taillé à coups de sabre dans le continent pour nourrir les guerres et venir à bout de l’Angleterre, et pourtant destiné à offrir aux Européens un espace de droit et de civilisation, le Grand Empire de Napoléon fascine autant par ses proportions que par les tensions qui le parcouraient. Or que sait-on des fonctionnaires chargés de lui donner corps ? Les états d’âme de ces hommes, à la fois missionnaires impériaux et pères de famille désorientés par de tels déplacements, sont ceux de toute une génération partagée entre souci de stabilité et désir de mobilité, et reflètent les contradictions d’une France portée à 130 départements, qui se construit simultanément en État-Nation et en État-Empire. En s’attachant à l’expérience sensible, sociale et culturelle de l’expatriation, ce livre entend réintégrer l’ère napoléonienne au sein d’une histoire toujours plus ouverte et connectée des circulations d’hommes et de savoirs.
Ancien élève de l’ENS (Ulm), Aurélien Lignereux est professeur à l’IEP de Grenoble. Après une thèse sur l’essor de la gendarmerie au début du XIXe siècle, il a étendu ses recherches à l’Europe sous domination française et aux mouvements contre-révolutionnaires dans l’ouest de la France. Il est également l’auteur d’une synthèse sur la période napoléonienne, L’Empire des Français 1799-1815 (Le Seuil).

Cet ouvrage a également reçu le prix Augustin Thierry de la Ville de Paris en 2020 (mise à jour 02 juin 2021).

 

Prix de la Fondation Napoléon 2019 – Second Empire

Gérard Fontaine, L’Opéra de Charles Garnier. Une œuvre d’art total, Éditions du Patrimoine / CMN

En 1878, trois ans après l’inauguration de son monument, Charles Garnier écrivait dans son Nouvel Opéra : « l’opéra est un art riche -une synthèse des arts- et le lieu dans lequel les hommes viennent le goûter doit préparer, accompagner, compléter leur plaisir. Le bâtiment doit être à l’unisson […]. »
Un siècle et demi plus tard, l’Opéra Garnier, dont le génial architecte avait pensé chaque recoin, n’en finit pas d’étonner le visiteur, ébloui par une succession de chocs architecturaux : les ors de la façade, la polyphonie des marbres, l’extraordinaire statuaire ornant frontons, loggias et avant-corps, et bien sûr le grand escalier, tout contribue à annoncer le spectacle qui va se dérouler sur scène.
C’est à une découverte exhaustive de l’Opéra que nous convie Gérard Fontaine, qui nous entraîne dans les dédales secrets et magnifiques du monument. Dans ce récit palpitant, où Charles Garnier s’exprime lui-même à travers un choix de citations, toutes les œuvres, peintures et sculptures, ainsi que les techniques et matériaux sont inventoriés. Cette somme, accompagnée des 330 superbes photographies de Jean-Pierre Delagarde, restitue pour le lecteur l’atmosphère fabuleuse de ce lieu mythique, de cette œuvre d’art total.
Docteur en philosophie, administrateur culturel, Gérard Fontaine est aussi un spécialiste réputé de l’opéra auquel il a rendu maintes fois hommage, notamment avec le « Décor d’opéra. Un rêve éveillé » (Flammarion, 1996), « Palais Garnier. Le fantasme de l’opéra » (Agnès Viénot Éditions, 1999).

 

Prix du Jury de la Fondation Napoléon 2019

Cyril Lécosse, Jean-Baptiste Isabey : Petits portraits et grands desseins, CTHS Éditions

Jean-Baptiste Isabey, tout comme François Gérard ou Anne-Louis Girodet, s’est fait un nom sous la Révolution et l’Empire. Comme eux, il a suivi une formation de peintre d’histoire dans l’atelier de Jacques-Louis David et fréquenté l’école de l’Académie royale de peinture. Mais Isabey s’est différencié de ses confrères en faisant de la miniature et du dessin fini ses spécialités. À travers l’étude de la carrière et de l’œuvre de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), l’auteur nous permet de comprendre les enjeux artistiques et historiques de la production des portraits de petit format (miniatures, dessins finis, aquarelles, toiles minuscules…) au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, mais également des conditions économiques, politiques et sociales de leur réalisation.
Cyril Lécosse enseigne l’histoire de l’art moderne à l’Université de Lausanne. Ses recherches portent sur l’histoire du portrait, sur les relations entre art et pouvoir et sur la promotion des genres mineurs autour de 1800. Il a publié sur ces thèmes plusieurs articles et codirigé l’ouvrage collectif « Art et libéralisme en France : la contestation par l’image (1814-1830) », (Genève / Paris, Slatkine / H. Champion, 2016).