Prix 2002
PRIX PREMIER EMPIRE
Alain PIGEARD, Dictionnaire de la Grande Armée, Paris, Tallandier
Plus de 800 pages, 1 800 entrées, 2 000 références bibliographiques, 100 fiches techniques, complétées de tableaux et de statistiques…
Docteur en Histoire et en Droit, spécialiste des questions militaires sous le Premier Empire, Alain Pigeard a regroupé l’ensemble des données connues se rapportant au fonctionnement et à l’organisation de l’armée mythique, réunie par Napoléon à partir de 1804. Un travail de recherche et de vérification mobilisant des milliers d’heures de travail sur des sources diverses, dispersées.
Objets de la vie quotidienne, notions stratégiques et tactiques, personnages, pièces d’équipement, unités… Ce dictionnaire est un voyage initiatique à travers les mots illustrateurs de l’épopée militaire napoléonienne.
Enfin, l’ouvrage comprend également la présentation des cent plus importantes batailles napoléoniennes : forces en présence, situation topographique, conditions climatiques, déroulement des combats, témoignage d’un « participant ».
Alain Pigeard, docteur en histoire et docteur en droit, spécialiste des questions militaires sous le Premier Empire, collabore à de nombreuses revues (Revue du Souvenir Napoléonien, La revue Napoléon, Tradition Magazine) et a publié : L’Armée napoléonienne 1800-1815, Éd. Curandera (1993), Les étoiles de Napoléon, Éd. Quatuor (1996), Les campagnes napoléoniennes, Éd. Quatuor (1998), L’Armée de Napoléon. Organisation et vie quotidienne, Éd. Tallandier (2002).
PRIX SECOND EMPIRE
Micheline DUPUY, La duchesse de Dino, égérie de Talleyrand, princesse de Courlande, Paris, Perrin
Dorothée, princesse de Courlande, venait d’avoir quinze ans quand, en 1808, sous la pression conjuguée du tsar Alexandre Ier et de Talleyrand, la duchesse de Courlande accorda la main de sa fille au comte Edmond de Talleyrand-Périgord, neveu du ministre de Napoléon, et futur duc de Dino par la grâce du roi de Naples. Talleyrand, devenu ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII, emmena sa nièce au Congrès de Vienne. Souverains et diplomates furent conquis par la beauté, le charme, l’intelligence et la culture de la jeune femme.
L’auteur a travaillé sur de nouveaux documents inédits, provenant des archives de Riga – capitale de la Lettonie dont le duché de Courlande faisait partie -, de Pologne, de la République tchèque, de l’Université d’Iéna : ils éclairent d’un jour nouveau l’histoire de celle qui exerça une influence bénéfique sur les vingt-cinq dernières années de la vie politique, diplomatique et mondaine de Talleyrand.
Micheline Dupuy a notamment publié chez Perrin : Le Prince Noir (1970), Les Grandes Heures de l’Aquitaine (1973), Du Guesclin (1977) et Henriette de France, reine d’Angleterre (1994).
PRIX D’HISTOIRE POUR UN LIVRE NON FRANCOPHONE
Luigi MASCILLI MIGLIORINI, Napoleone, Roma, Salerno Editrice
« L’avenir apprendra s’il n’eût pas mieux valu, pour le repos de la terre, que ni Rousseau ni moi n’eussions jamais existé ». La visite de Napoléon à Ermenonville et les lieux chers à son idole de jeunesse, Jean-Jacques Rousseau, arrachent cette confession insolite de Napoléon avancé déjà bien loin en sa propre aventure humaine. De cette aventure, lui-même notait la nature profondément inquiète, le fruit simultané d’une époque de grandes ruptures, de grandes révolutions et des aspirations d’un personnage qui cherchait le sens caché de la vie.
Des années plus tard, lorsque sur la petite île de Sainte-Hélène Napoléon vivait des jours non moins extraordinaires que ceux vécus pendant ses triomphes, il apparaît à ses interlocuteurs comme un « Prométhée moderne », c’est-à-dire, comme celui qui a lancé un défi extrême, avec une intuition, d’ailleurs, de l’impossibilité finale de succès, mais sans éviter à cause de cela cette confrontation, cette tentative d’aller vers de nouvelles frontières et de nouveaux horizons. Il s’agit donc de Napoléon en tant qu’archétype de l’homme moderne, conscient de la précarité de l’existence, mais en même temps fasciné par la recherche assidue des limites et de leur dépassement quotidien, dominé par un désir passionné de rompre chaque schéma préfixé. Ainsi, on comprend bien comment ce protagoniste indiscutable de la scène européenne dans le passage décisif du 18e au 19e siècle n’a pas manqué d’alimenter, au cours des deux derniers siècles, mythologies et miroitements qui se sont traduits en un travail permanent de réflexion critique, ainsi qu’en narrations, suggestions visuelles et métaphores qui ont nourri l’imaginaire collectif de l’ancien et nouveau monde.
Ce volume veut particulièrement rendre compte des riches stratifications interprétatives que le temps, avec une richesse insolite et une rapidité, a accumulées autour de l’empereur. Mais il tente aussi d’illustrer l’homme qui, avec ses contradictions complexes, est appelé à se mesurer contre une époque non moins complexe ni contradictoire, pour donner, dans ce sens, la première tentative d’un historien italien de comprendre dans sa totalité l’expérience humaine de Napoléon.
Cet ouvrage a été publié en français aux éditions Perrin en 2004.
Luigi Mascilli Migliorini est professeur d’histoire à l’Institut Universitaire Oriental de Naples (Italie) et directeur des revues napoléoniennes, la Rivista italiana di studi napoleonici (Elbe) et la RNR Rivista Napoleonica.
PRIX DU SPECTACLE NAPOLÉONIEN
Robert HOSSEIN, Alain DECAUX, C’était Bonaparte.
Fruit d’une collaboration de 27 années entre Robert Hossein et Alain Decaux (Le Cuirassé Potemkine, Notre-Dame de Paris, Danton et Robespierre, Les Misérables, Un homme nommé Jésus, Jules César, L’affaire du courrier de Lyon, Dans la nuit la liberté, Jésus était son nom, Je m’appelais Marie-Antoinette, De Gaulle 40 / 45 – Celui qui a dit NON),
C’était Bonaparte, ce sont aussi l’enthousiasme, la passion, le dépassement de soi, le désir de défendre partout en Europe les idéaux de liberté de la Révolution française, qui s’expriment notamment lors des campagnes d’Italie et de l’expédition militaire et scientifique en Égypte.
« Bonaparte pénètre par une porte minuscule et s’installe dans la mouvance du monde. Stratège, diplomate, il va accumuler victoires et défaites : politiques, militaires, personnelles. Exceptionnel réformateur, il va bouleverser le fonctionnement du pays et la vie de nos ancêtres.
Sa grandeur me fascine, sa fidélité me comble, son parcours me sidère, sa fragilité amoureuse m’émeut. Les drapeaux qui claquent au-dessus des tambours me plongent dans les riches heures de notre histoire, dans son souffle chaleureux et tricolore. » R. Hossein
De la mise en scène (au théâtre : La chair de l’orchidée d’après James Hadley Chase, L’homme traqué d’après Francis Carco, Lorna et Ted, Les Hauts de Hurlevent, Kean et Cyrano de Bergerac avec Jean-Paul Belmondo ; au cinéma : La nuit des espions, Les Misérables avec Lino Ventura, Jean Carmet et Michel Bouquet), à l’interprétation (au théâtre : La putain respectueuse de Jean-Paul Sartre, Haute surveillance de Jean Genêt, La corde de P. Hamilton ; au cinéma : Crime et Châtiment, Sait-on jamais, Le repos du guerrier, mais aussi Angélique, Marquise des Anges), de l’écriture scénique aux scénarios cinématographiques, du polar à la fresque historique, du roman d’amour aux barbaries de la guerre, Robert Hossein a participé aux représentations de tous les genres, de tous les styles et de toutes les époques.
En 1970 il quitte Paris pour animer pendant 8 ans l’extraordinaire aventure du Théâtre Populaire de Reims. Il invente alors les bases d’un théâtre destiné à tous et néanmoins ambitieux avec comme slogan » du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma « . Il ajoutera bientôt à ses spectacles une forme originale d’interactivité avec le public et l’utilisation inédite de l’image projetée.
Quarante-deux titres et cinquante-sept volumes : tel est le bilan de l’ouvre imprimée d’Alain Decaux, dont beaucoup de ces titres sont devenus des best-sellers : Victor Hugo, Histoire des Françaises, Histoire de la France et des Français, Le tapis rouge, ainsi que ses livres pour enfants : L’histoire de France, La Révolution française, Jésus, La Bible.
De tels ouvrages ont fait écrire que « portée à ce point de talent la vulgarisation devient un art » (Le Monde), qu’il n’existe « personne comme lui pour rendre lumineux en trente pages un dossier que d’autres mettent six cents à brouiller » (Le Figaro magazine) et qu’il est pour les Français « l’image et la voix de l’histoire » (L’Express).
A la radio, La tribune de l’Histoire est diffusée sur France-Inter pendant 46 ans (1951-1997) et à la télévision, La caméra explore le temps (1956-1966). Puis c’est Alain Decaux raconte (1969-1988) : seul à l’image pendant une heure, il évoquait un épisode ou un personnage historique. Cette émission fut couronnée par le prix de la Critique de Télévision, l’Oscar de la télévision et le Trophée de Télé 7 jours. Alain Decaux a également écrit pour le théâtre (10 pièces) et le cinéma (4 films).
Entré à l’Académie française en 1979, il devient membre du Haut Conseil de la Francophonie en 1985. De 1988 à 2000, il préside l’Association française d’Action Artistique (AFAA). Depuis 1998, élu par l’institut de France, il est président du collège des Conservateurs du Domaine de Chantilly.
Alain Decaux est Grand Officier de la Légion d’Honneur, Grand Officier de l’Ordre National du Mérite, commandeur des Arts et Lettres et titulaire de nombreux ordres étrangers.