2021 Année Napoléon > Hommage aux soldats napoléoniens ayant combattu pour l’indépendance du Chili et de l’Argentine
La cérémonie annuelle commémorant de l’indépendance du Chili et de l’Argentine, le 4 février, rend un hommage particulier, en cette année de bicentenaire de la mort de Napoléon, aux anciens soldats de la Grande Armée ayant combattu pour ces indépendances après la chute de l’Empire.
→ En savoir plus sur les manifestations organisées par le comité du Bicentenaire Chili-France, partenaire du label « 2021 Année Napoléon ».
Voici un compte rendu de notre correspondant privilégié, M. l’ambassadeur Jean Mendelson, ambassadeur itinérant, ancien ambassadeur à Cuba et ancien directeur des Archives diplomatiques, présent dans les Andes, non loin de cette commémoration particulière à laquelle il a assisté sur écran.
« La cérémonie d’aujourd’hui, au pied des Andes, a été particulièrement réussie. Le site impressionnant, les drapeaux français et chilien – et, en marge, ceux de l’Argentine et du Pérou -, le régiment chilien de haute montagne chargé des hymnes nationaux, les pompiers de la « Bomba Francia » qui portent l’uniforme des pompiers de Paris (au Chili, les casernes sont souvent rattachées à la nationalité de la majorité des ancêtres des volontaires), les autorités locales, notre ambassadeur et son attaché de Défense… La manifestation [qui] a été retransmise en direct [rendait palpable] le caractère émouvant et grandiose que j’ai ressenti devant mon écran. Car la pandémie m’a empêché de participer à l’événement.
Plusieurs discours, brefs, le tout achevé par une sorte de représentation théâtrale en hommage aux soldats du « régiment noir » commandés par Ambroise Cramer – très politiquement incorrect, car certains comédiens étaient grimés de noir : à la Sorbonne, cela aurait provoqué des incidents ! Ici, c’est plutôt le vice-ministre de la Défense qui a été, paraît-il, offusqué, car « l’histoire officielle » de l’armée chilienne passe complètement sous silence cet apport d’anciens esclaves africains commandés par un officier de la Grande Armée dans les grandes batailles de l’indépendance du Chili.
Incident inattendu à la fin de la cérémonie : le cortège a été bloqué (et apparemment l’est toujours au moment où j’écris) par une manifestation d’Indiens protestant contre l’absence d’eau potable depuis un mois, dans leur hameau dépendant de la municipalité de Putaendo malgré son éloignement. Napoléon utilisé par une manifestation sociale d’un bourg indien de l’altiplano andin à l’occasion du bicentenaire de sa mort, c’est inattendu ! »
Jean Mendelson, 4 février 2021
► Discours de M. Marc Turrel, organisateur du Bicentenaire Chili-France
► Voir une vidéo de la cérémonie (début des discours, en espagnol, à partir de 35min24 ; durée totale : 2h08)
Texte en français de la stèle apposée
« Général, chargeons à la baïonnette ! », insistait Cramer. Et bien, si on ne le fait pas, que le diable m’emporte. », répondit enfin O’Higgins*.
Ambroise Cramer, commandant du Bataillon de soldats noirs n°8, qui remporta la victoire à la bataille de Chacabuco.
Aux officiers et soldats napoléoniens qui ont combattu pour l’Indépendance du Chili entre 1817 et 1828, dont le courage et le prestige exaltèrent la cause de la liberté en Amérique.
Liste connue des 21 militaires napoléoniens qui participèrent au combat d’Achupallas et à la bataille de Chacabuco, le 4 et 12 février 1817.
Valerio Arditi (italien, chirurgien), Antonio Arcos (espagnol, sergent- major), Louis Ballestier (français, sous-officier de la Grande Armée), Pierre Bete (français, sergent), Ambroise Cramer (français, lieutenant-colonel), Félix Deslandes (français, sous-lieutenant de cavalerie), François Drouet (français, capitaine de cavalerie), Frédéric Droze (français, sous-lieutenant de cavalerie), Louis Dupuy (français, capitaine), Desiré Girard (français, sergent), Guillaume Lebas (français, sous-officier), Jean-Pierre Macharratini, (italien, capitaine) Théodore Mayer, (français, sous-lieutenant au régiment de grenadiers à cheval) Jean Nogues (français, sous-officier), Hercules Ramel (français, ouvrier militaire), Pedro Selza (allemand, officier) Louis Soulanges (français, officier), Charles Sowersby (écossais, lieutenant), José Suso (italien, lieutenant), Jean-Joseph Tortel (français, capitaine) y Charles Vandorsee (hollandais, capitaine au régiment de grenadiers d’ infanterie).
Soldats du Bataillon n°8 tombés à Chacabuco :
Timoteo Pérez, Ramón García, Ramón Palma, José Samayuga, Cecilio Gómez, José María Domínguez y Andrés Laura.
Achupallas, 4 février 2021
*N.B. – Le général Bernardo O’Higgins, un des héros de l’Indépendance du Chili, n’était pas un maître de la pensée militaire, contrairement au général San Martín. C’est Ambroise Cramer, brillant officier napoléonien qui mena les troupes de O’Higgins à la victoire durant la bataille décisive de Chacabuco le 12 février 1817.
5 février 2021 – Dernière mise à jour : 22 avril 2021