Serre-papiers de l’impératrice Joséphine
Martin-Guillaume Biennais (1764-1843)
Vers 1805-1810
Bois de racine, ébène, bronze doré
Signé sur la serrure « BIENNAIS orfèvre de LL. MM. Impériales et Royales »
H. 58 ; L. 52,5 ; P. 45,5 cm.
Inv. 50, acquisition 1991
Maître tabletier avant la Révolution, Biennais développa cette activité sous le Consulat et l’Empire, fournissant nombre de tables à jeux, tables de lit, nécessaires ou écritoires. On connaît plusieurs serre-papiers de ce type en forme de bouclier antique, destinés à serrer la correspondance. Deux furent signalés dans le boudoir de l’impératrice Joséphine au premier étage du château de Malmaison au moment de sa mort en 1814 : « 501 Item…. deux coffres à papiers aussi en bois d’acajou et racine avec ornements de cuivre doré…. Ci 520 » « (Inventaire après décès). Les enfants de Joséphine en reçurent chacun un en héritage : le plus simple, en acajou, passa à la reine Hortense pour son château d’Arenenberg en Suisse, puis à son fils Napoléon III et ensuite à l’impératrice Eugénie qui en fit don au musée de Malmaison en 1906 où il a repris sa place dans le boudoir. Le second, en bois de racine élégamment souligné de filets d’ébène, présente sur ses deux faces, ainsi que sur ses quatre pieds, une riche ornementation en bronze doré d’une belle qualité de ciselure. Il fut envoyé au palais Leuchtenberg de Munich où résidait le prince Eugène. Le 26 mars 1818, l’intendant du prince, Soulange-Bodin, écrivait depuis Paris : « J’ai l’honneur d’informer Votre Altesse Royale que j’ai fait expédier ces jours derniers, à Munich, cinq caisses contenant divers objets d’art provenant de Malmaison, savoir… une tirelire, ou coffre à lettres, richement orné de bronzes, ayant servi à l’Impératrice ». À la mort d’Eugène en 1824, le meuble passa à son fils, Maximilien duc de Leuchtenberg (1817-1852) époux de la fille du tsar Nicolas Ier, Maria Nicolaievna (1819-1876). Cette dernière en fit don au précepteur de ses fils mineurs, et le serre-papiers resta dans la descendance de ce dernier jusqu’à son acquisition en 1991 par la Fondation Napoléon. Un modèle tout à fait identique fut livré pour le service de l’impératrice Marie-Louise le 16 août 1810 au prix exorbitant de 4 800 Francs.
Photos © Fondation Napoléon