Pendule Squelette
Époque révolutionnaire
Bronze ciselé et doré, marbre, émaux polychromes signés Coteau
Échappement à chevilles, à bras longs en acier ; balancier horizontal à ressort spiral
H. 43 ; L. 26 ; P. 14 cm
Inv. 809, donation Lapeyre
De nombreuses pendules squelette ont été fabriquées durant les dernières années du XVIIIe siècle. Celle-ci, au décor émaillé dû à Joseph Coteau (1740-1801), qui travailla pour la manufacture de Sèvres de 1780 à 1784, se distingue par ses deux cadrans répondant aux exigences de la nouvelle division du temps imposée par l’adoption du calendrier républicain. C’est par un décret du 4 frimaire An II (24 nov. 1793) que la Convention ordonna le remplacement du calendrier grégorien par le calendrier républicain. Basé sur le système décimal, il divisait la journée en 10 heures de 100 minutes, remplaçait la semaine par une décade de dix jours, un mois étant formé de trois décades. Débutant le 22 septembre, jour de la proclamation de la République et de l’équinoxe d’automne, l’année était constituée de 12 mois de trente jours, auxquels s’ajoutaient cinq (ou six pour les années dites sextiles) jours supplémentaires en fin d’année, dits « Sanculotides », pour célébrer les fêtes républicaines. Ce système, simple en apparence, n’eut pas la pérennité espérée. En effet, les habitudes restèrent ancrées, et les difficultés techniques alliées à la présence des indicateurs de temps déjà existants, firent que le 18 Germinal an III (7 avril 1795) la Convention suspendit « indéfiniment » le décret relatif à l’heure décimale. Cette période n’aura effectivement duré que moins d’un an, d’où la rareté des objets d’horlogerie utilisant ce système de comptage du temps. Quant au calendrier républicain, Napoléon Ier l’abolit le 22 fructidor an XIII (9 septembre 1805).
Photos © Fondation Napoléon – Patrice Maurin-Berthier