Montre à tact
Abraham-Louis Breguet (1747-1823)
Montre à tact de Jérôme Bonaparte (1784-1860), roi de Westphalie, 1809, signée à l’intérieur « Breguet N° 615 »
Or, argent, diamants, perles, émail
D. 5,5 cm.
Inv. 623, donation Lapeyre
D’origine suisse, Abraham-Louis Breguet fit son apprentissage chez un horloger versaillais avant de fonder sa propre maison à Paris en 1775 ; il devint maître en 1784 et produisit de nombreux chefs-d’œuvre techniques, d’inventions et de découvertes. Il travailla pour toutes les cours d’Europe et, sous l’Empire, compta parmi sa clientèle Bonaparte, Joséphine, Talleyrand, ou encore Caroline Murat pour laquelle il réalisa en 1810 la première montre-bracelet de l’histoire. Parmi ses créations figurent les montres à tact qui, outre une lecture traditionnelle faite en ouvrant le boîtier, permettent aussi de lire l’heure dans l’obscurité grâce à une flèche placée sur le couvercle et dirigée vers vingt-quatre boutons d’attouchement en diamants et perles, douze grands et douze petits, répartis tout autour de ce cadran. Les diamants sont un repère pour les heures, les perles pour les demi-heures. Selon le duc de Wellington, les montres à tact étaient utilisées par les jeunes gens qui désiraient connaître l’heure discrètement et qui, par courtoisie, consultaient leur montre par simple toucher sans la sortir de leur poche. Cet exemplaire particulièrement somptueux a été vendu par Breguet le 14 décembre 1809 au roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte. Une montre de ce type pouvait valoir de 1 000 à 2 000 F pour un modèle simple et pouvait atteindre 5 000 F lorsqu’elle était ornée de pierres précieuses.
Photos © Fondation Napoléon – Patrice Maurin-Berthier