La bataille de Marengo

Swebach-Desfontaines (1769-1823) Jacques-François-Joseph Swebach dit
Huile sur bois
Signé à droite à mi-hauteur : Swebach 1801
H. 48 ; L. 87 cm.
Inv.764, donation Lapeyre

Spécialiste de sujets militaires, de courses de chevaux ou de scènes de chasse, Swebach connut un grand succès sous l’Empire avec des petits tableaux mêlant paysage et scène de genre. Les guerres révolutionnaires avaient permis à l’artiste d’exercer très tôt son talent de dessinateur, en croquant sur le vif, au crayon ou à la plume, des scènes reprises ensuite au lavis ou à l’aquarelle. Il se fit ensuite le chroniqueur de la vie quotidienne des armées napoléoniennes en campagnes. Marches des troupes, haltes de soldats et de cavaliers, vivandières, bivouacs, campements, convois de matériel et de vivres ont été les sujets de prédilection du peintre.
Datée de 1801, la bataille de Marengo conservée dans la collection de la Fondation Napoléon est donc moins l’illustration de la célèbre bataille du 14 juin 1800 que l’évocation de la logistique autour des combats. Cette huile sur panneau révèle tout le talent d’un artiste fasciné par la peinture hollandaise. Dans un format réduit, Swebach a su donner de l’ampleur à une vaste composition, un remarquable paysage dans lequel s’ordonne harmonieusement une multitude de groupes traités avec minutie. La bataille fait rage au lointain, mais c’est le convoi de ravitaillement que choisit de nous détailler au premier plan le peintre. En 1802, s’éloignant de l’anecdote militaire, Swebach illustra à nouveau Marengo dans une composition rassemblant les épisodes décisifs de la bataille : l’arrivée de Bonaparte au moment de l’explosion d’un caisson, la charge de Kellermann et la mort de Desaix. En 1803, il peignit encore la bataille de Marengo pour la manufacture de Sèvres, sur une assiette (dépôt du musée de Sèvres au musée de Malmaison) et sur un plateau (musée de l’Ermitage), deux œuvres qui figuraient dans les collections de l’impératrice Joséphine.

Photos © Fondation Napoléon – Patrice Maurin-Berthier

Voir la fiche précédenteVoir la fiche suivante