Bourses d’études 2003

BOURSES D’ÉTUDES PREMIER EMPIRE

  • Clémence ZACHARIE-TCHAKARIAN : Le Sénat conservateur de l’an VIII, constituant secondaire (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Claude Goyard
    Université de Paris II
    => thèse en ligne dans notre bibliothèque numérique

    Désigné comme un  » aréopage de magistrats d’influence « , un  » club de nantis et de clients « , un  » collège d’éminents serviles  » au mieux, le Sénat conservateur est, au pire et le plus souvent, considéré comme une institution inutile, inféodée au despote que fut Napoléon dont il permit l’établissement du césarisme démocratique. Une analyse juridique du Sénat conservateur ne peut cependant se contenter d’une légende noire. Une analyse juridique exige en effet que soit renouvelée l’appréhension même du Sénat dans la définition et la compréhension de ses fonctions initiales et dans l’évolution de celles-ci. Une analyse juridique et historique authentique exige donc que soit dépassée la dérision des apparences, du faste et finalement du vide qu’aurait constitué le Sénat pour s’attacher à sa profondeur juridique. La première des démarches engagées a donc été de s’émanciper de la littérature juridique et historique sur le sujet pour se plonger au cour de l’ouvre sénatoriale, constituée essentiellement de la centaine de sénatus-consultes s’étant succédés à partir du premier d’entre eux, le sénatus-consulte du 15 nivôse an IX (4 janvier 1801). Deux remarques ont découlé de l’étude systématique des procès-verbaux authentiques du Sénat ainsi que de ses archives. La première a été de constater l’existence d’une réelle activité juridique et normative du Sénat résultant, d’une part des fonctions originelles qu’il détient de la Constitution du 22 frimaire an VIII, mais aussi, et surtout de la lecture qu’il en a faite, et à sa suite l’ensemble de ses contemporains. Le Sénat, dès les débuts du Consulat, est en effet désigné comme l’interprète privilégié de la volonté nationale qu’il exprimera jusqu’à sa fin, en 1814. Le sénatus-consulte constitue bien une catégorie juridique à part entière, reflet de l’équilibre des institutions consulaires et impériales. De ce premier constat découle la seconde remarque qui inscrit cette démarche dans le cadre constitutionnel de la Constitution de l’an VIII. Si l’action du Sénat peut être considérée comme une usurpation de la fonction constituante, elle découle de la nature même de ses fonctions d’origine, le contrôle de la constitutionnalité des lois, et de la mission globale qui lui fut assignée dès 1799.Constituant secondaire et à ce titre inconstitutionnel, le Sénat est surtout un constituant auxiliaire, du fait même qu’il est clairement désigné comme le gardien de la Constitution. Et si l’intervention du Sénat a, longtemps durant, été considéré comme servile, elle doit l’être plus à l’endroit des institutions consulaires qu’à celui de Napoléon. Le Sénat conservateur se trouve être, du fait de sa démarche constituante, un maillon déterminant de l’évolution constitutionnelle. Il constitue un réel aboutissement théorique, et témoigne de la maturité juridique révélée par l’établissement du Consulat, en instaurant un véritable contrôle de constitutionnalité des lois. Bien plus, il préfigure les évolutions et les dérives que connaîtra nécessairement par la suite le contrôle de constitutionnalité et d’une façon plus large, tout organe chargé de préserver la constitution ; il devient alors une expression particulière de la volonté du souverain qu’il tente ainsi de préserver, au même titre que les institutions. Il est de ce fait intéressant d’appréhender les origines et les développements du constitutionnalisme consulaire d’une part, et la réalité de celui-ci représentative de la volonté du souverain.

    (Cl. Z.-T.)

  • Anne-Sophie GALOFARO-DARMAGNAC : Saragosse pendant l’occupation française après les sièges de la Guerre d’indépendance 1809-1813 (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Gérard Dufour
    Université de Aix-Marseille
    L’intérêt essentiel de cette étude et de palier un manque évident de recherches scientifiques concernant la période de l’occupation française à Saragosse entre 1809 et 1813. En effet ce sujet est passé sous silence par les historiens espagnols et français. Seuls quelques biographes du Maréchal Suchet mentionnent son rôle de gouverneur général de la province d’Aragon. Pourtant sa démarche était celle d’un véritable administrateur moderne. Cet aspect de la personnalité de ce grand militaire sera développé : il sera intéressant d’apprendre quelle était sa vision de l’organisation civile d’une capitale, et, par extension, de son district, à travers le commerce, l’industrie, l’urbanisme ou les célébrations et les fêtes. Dans une même perspective, l’analyse de son intervention dans l’organisation administrative, judiciaire et géographique sera longuement examinée afin d’observer les conséquences du décret adopté par Napoléon le 8 février 1810 ; ce décret, qui établit la création d’un gouvernement particulier sous le nom de gouvernement de l’Aragon, rattache cette province à l’Empire et lui confère une grande indépendance par rapport à Madrid.
    La deuxième partie des travaux de recherches portera sur la population de la ville. Il s’agit d’une part d’esquisser le tableau de la vie quotidienne à Saragosse : le prix des aliments mais aussi la difficulté à se loger ou le manque d’enseignants et d’autre part de dépeindre les membres espagnols des diverses administrations, en particulier la Municipalité qui était un organe important de médiation entre les civils et les militaires. Il sera également utile d’étudier l’attitude des glorieux Saragossains, qui, après avoir subi deux sièges se trouvent en présence de l’ennemi tant abhorré. Seront-ils les instigateurs de la résistance armée ou vont-ils se soumettre à l’aigle vainqueur ? Le comportement des habitants (fuite, résistance, collaboration) sera influencé par leur statut social et leur richesse : le peuple, grand perdant de ce conflit, n’est plus l’objet d’aucune convoitise de la part de l’aristocratie ou du clergé et va adopter une forme de résistance passive. En ce sens, il est notable de constater que Saragosse, tant disputée entre 1808 et 1809, sera l’une des dernières villes d’Espagne à être libérée, durant l’été 1813.
    Toute la portée d’un tel travail est de diversifier les thèmes abordés : vie sociale, droit, économie, biographies, sans négliger d’effectuer les investigations dans les pays concernés : l’Espagne et la France.Il est de ce fait intéressant d’appréhender les origines et les développements du constitutionnalisme consulaire d’une part, et la réalité de celui-ci représentative de la volonté du souverain.

    (A.-S. G.-D.)

BOURSES D’ÉTUDES SECOND EMPIRE

  • Jeremy CERRANO : Pierre-Victor Galland (1822-1892), peintre décorateur (Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur François Loyer
    Université de Lyon II

    Né en Suisse dans une famille d’orfèvres, Pierre-Victor Galland s’initie au métier avant de s’orienter vers une carrière artistique. Il s’inscrit dans l’atelier d’Henri Labrouste pour devenir architecte, puis dans celui du peintre Drolling où il rencontre Besnard, Chaplin et Paul Baudry. Il entre ensuite dans l’atelier du grand décorateur de théâtres Pierre-Luc-Charles Cicéri. Il fait alors la connaissance de Diéterle, Séchan et Cambon avec lesquels il collaborera au sein des grandes manufactures nationales.
    De par ses relations mondaines, il devient l’artiste préféré du monde de la finance (Rothschild, Erlanger, André), de riches industriels (Cail, Grandval, Darier, Scherer.) ainsi que de l’aristocratie étrangère (le Baron Paul Georgevitch Von Derwies, le prince Narischkine à Saint-Pétersbourg, le marquis de Guadalcazar à Madrid). En 1849 il collabore avec Labrouste pour l’organisation des cérémonies publiques qui ont lieu à l’occasion du retour des cendres de Napoléon Ier à Paris. [.] En 1855 il participe à la décoration du palais de Saint-Cloud avec un plafond représentant les arts et deux dessus-de-porte la poésie et la littérature, commandes du Ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur, Achille Fould. Ce dernier commande le portrait de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie en 1853. Malheureusement de nombreuses productions de Galland, comme la décoration de l’hôtel particulier de Louis Fould, frère d’Achille, seront détruites lors de l’avènement de la IIIe République, incendiées pendant la Commune.
    Les portraits de l’Empereur et de l’Impératrice sont connus grâce aux cartons de tapisserie du musée de Versailles en dépôt à Compiègne, car Galland est aussi réputé sous le Second Empire, comme artiste tapissier. Il réalise en 1862 pour l’Impératrice une tapisserie dans son salon de l’Elysée et travaille aussi au Louvre poursuivant l’idée de glorification du système politique, chère à toutes les dynasties.
    Plusieurs facteurs ont contribué à l’oubli de la production immense de cet artiste si réputé en son temps. Le premier est qu’il était peintre décorateur. De formation académique, il n’a jamais obtenu le Grand Prix de Rome à l’instar d’un Paul Baudry, camarade de l’atelier Drolling. Par nécessité, il a dû travailler très tôt et s’est dirigé vers un emploi rémunérateur : le décor de théâtre et d’opéras pour ensuite s’établir comme décorateur d’hôtels particuliers. Il n’a pu attirer l’attention des critiques car il exposait peu étant trop occupé ou s’il peignait, c’était essentiellement pour des grandes fortunes dans des lieux où ses ouvres restaient inaccessibles.
    L’art de Galland s’est propagé bien au-delà de la France, aux Etats-Unis où il travaille avec Paul Baudry pour le financier Vanderbilt (1880) ou pour le magnat de la presse Whitelaw-Reid (1890) qui deviendra ambassadeur des Etats-Unis en France. L’histoire de l’art du XIXe siècle a oublié Pierre-Victor Galland car son art était connu seulement par une élite intellectuelle et l’étude inédite sur cet artiste nous permet d’envisager une réelle influence sur l’art décoratif français.(J.C.)

  • Yves BRULEY : Le Quai d’Orsay et les diplomates dans la politique étrangère sous le Second Empire (Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Georges-Henri Soutou
    Université de Paris IV

    Le sujet de cette thèse de doctorat est au carrefour de trois voies historiographiques : l’histoire du Second Empire ; l’histoire de l’administration française ; l’histoire diplomatique, qui connaît un renouveau certain dans la nouvelle génération. Pour cette thèse, le choix du règne de Napoléon III s’imposait. Voici les principaux motifs. C’est d’abord l’intérêt considérable des événements européens et mondiaux qui se produisent entre 1852 et 1870, et le rôle le plus souvent décisif que la France y tient. C’est aussi le prestige exceptionnel de la diplomatie française, acquis dès le début du règne, qui se manifeste par un activisme et un esprit d’initiative, qui a peu d’équivalent, et qui fait contraste avec la chute spectaculaire de l’été 1870. C’est ensuite le caractère homogène du personnel diplomatique de cette époque, qui rend l’étude de ce  » groupe  » de hauts fonctionnaires particulièrement enrichissante : les ambassadeurs sont presque tous choisi parmi les diplomates de carrière et – fait encore plus rare -, les ministres des Affaires étrangères sont tous (à l’exception du comte Napoléon Daru) choisis parmi les ambassadeurs. C’est encore les mutations structurelles qui s’amorcent sous le Second Empire dans les modes d’action diplomatique, notamment du fait des révolutions techniques dans les transports et les communications télégraphiques, qui accélèrent les relations internationales et accentuent la centralisation des décisions au profit du ministère et au détriment des ambassades.
    C’est enfin une problématique propre au Second Empire, régime au sujet duquel il est habituel de lire que l’Empereur conduit seul la diplomatie, parfois de manière secrète et à l’insu de ses propres fonctionnaires, qu’il est secondé par des ministres n’ayant pas de possibilité d’initiative et sont de simples exécutants. Cette recherche veut donc tenter une forme de  » révolution copernicienne « , en prenant à tâche de considérer la politique étrangère de ces deux décennies capitales, vues du Quai d’Orsay, vue des ambassades et légations, vue à travers les yeux des diplomates, des fonctionnaires du  » Département « , des ministres eux-mêmes. Ainsi, croit-on, il sera possible de se faire une idée sur le  » processus de décision  » en politique extérieure à cette époque – ou pour mieux dire, les processus de décision -, et ainsi de mieux comprendre le fonctionnement des pouvoirs dans les différentes phases du règne de Napoléon III.(Y.B.)

BOURSES D’ÉTUDES PREMIER-SECOND EMPIRE

  • Joanna WALWOWSKA : La vie et l’œuvre d’Auguste Couderc (1789-1873), peintre d’histoire (Premier – Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Bruno Foucart
    Université de Paris IV
    L’étude de la vie et l’ouvre de Louis Charles Auguste Couder constitue un sujet de recherche qui représente beaucoup d’intérêt pour l’histoire de l’art du XIXe siècle. Peintre d’histoire principalement, mais également auteur de portraits et de scènes de genre, sa création artistique fut très riche et variée.
    Sollicité pour de nombreuse commandes officielles, employé – en outre – pour la décoration d’édifices publics, civils et religieux, il fut l’un des artistes qui ont tenté de faire renaître la peinture murale en France. Il eût une carrière officielle, remplie de titres et d’honneur ; plusieurs de ses ouvres ont été acquises par l’État. Théoricien de l’art et membre de l’Académie des Beaux-Arts, engagé fortement dans les activités de cette institution, il représente parfaitement toute une génération de peintres-académiciens, reconnus et admirés de leur vivant et ensuite, après leur mort, tombés dans l’oubli. Aucune étude complète n’a été consacrée jusqu’à présent à Auguste Couder et notre travail de doctorat a pour but de remplir la lacune qui existe dans nos connaissances d’histoire de l’art du XIXe siècle.Certaines des ouvres de Couder ne sont pas encore localisées ou sont déclarées disparues, d’autres exigent une analyse approfondie. La position de l’artiste envers la religion et face aux changements politiques de l’époque, ainsi que son éventuelle appartenance à la franc-maçonnerie posent de nombreux problèmes. [.] Étudier l’ouvre de Couder permet également d’étudier l’art de son époque. Sa carrière très longue et très riche donne l’occasion de suivre les évolution du monde artistique depuis la Restauration jusqu’au Second Empire.
    La formation de peintre, qu’il reçut sous le Premier Empire, correspond au schéma typique de cette période : apprentissage dans les ateliers de maîtres (David par exemple), enseignement de l’École des Beaux-Arts, participation aux concours du Grand Prix de Rome. L’analyse de sa formation nous permettra d’expliquer les choix stylistiques et iconographiques faits par l’artiste. Depuis son début au Salon de 1814, Couder ne cessa, jusqu’en 1848, d’exposer régulièrement ses ouvres. Leur examen et celui des résultats qu’elles obtinrent, nous permettront d’analyser les enjeux du Salon dans la 1ère moitié du XIXe siècle et de définir le type d’œuvres recherchées par le public et par les commanditaires. L’étude attentive des textes des critiques des Salons et d’articles parus dans les journaux de l’époque, nous mènera à définir quelle était la réception des ouvres de l’artiste par ses contemporains. Couder s’intéressait également aux différents moyens techniques de l’art pictural ; il étudia les procédés de la fresque lors d’un séjour à Munich au début des années 1830, et représente ainsi un groupe d’artistes qui ont conduit à un renouveau de la peinture murale en France au XIXe. Sous le règne de Napoléon III, une grande partie de l’activité de Couder fut absorbée par ses écrits théoriques et sa participation, très marquée, dans les travaux de l’Académie des Beaux-Arts dont il était membre depuis 1839. L’étude de ses écrits nous donnera la possibilité de confronter les approches théoriques de l’artiste avec leur application, en forme d’œuvres d’art. L’analyse de sa contribution aux activités de l’Académie nous mènera à examiner le rôle de cette institution dans la vie artistique dans la 2ème moitié du XIX siècle, ainsi que le statut de l’artiste-académicien à cette époque.Notre démarche consistera, d’une part, à définir la place de Couder dans son époque et à démontrer l’intérêt qu’il représente pour l’histoire de l’art du XIX siècle, et, d’autre part, à établir le catalogue raisonné de l’ouvre de l’artiste. […](J.W.)
  • Isabelle ROUGE-DUCOS : L’Arc de Triomphe, construction et appropriation d’un monument patrimonial 1806-1945 (Premier – Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jean-Michel Leniaud
    École Pratique des Hautes Études
    L’Arc de Triomphe est un édifice de notre patrimoine national : cela semble aujourd’hui aux Français une évidence ; toutefois la manière dont ce caractère national s’est construit n’avait pas encore fait l’objet d’une étude exhaustive. L’Arc de Triomphe était-il prédestiné à devenir un emblème du patrimoine national ? N’était-il pas aussi un souvenir napoléonien encombrant pour ses successeurs ? Ne sera-t-il pas l’objet de récupérations politiques manifestes, à chaque grande scansion de l’histoire nationale ?
    Les monuments sont capables de constituer un patrimoine selon deux processus, distincts mais liés : le premier découle de l’intention initiale des fondateurs du monument qui souhaitent délibérément créer un édifice incarnant un message précis, capable de durer. Le second processus correspond à la réception du message originel par les héritiers des fondateurs, qui l’acceptent ou le rejettent. La construction matérielle de l’Arc de Triomphe est ainsi un objet indispensable à cette étude mais il sera plus original d’envisager en parallèle, la manière dont les différents régimes et la population l’ont perçu, participant à la construction d’un imaginaire national. Discours, deuils pompeusement mis en scène, agencement urbain, liesses populaires : autant d’objets qui se proposent à qui veut saisir la réception du monument – son appropriation – par les différents catégories de la société.Le propos de mon travail est de mettre en évidence les mécanismes qui ont progressivement contribué à incorporer ce monument napoléonien au sein de notre patrimoine national. Comment cet édifice typiquement napoléonien, image de l’Empire glorieux, est-il devenu un symbole républicain et national ?
    Pour répondre à cette question, ma thèse s’appuie (environ la moitié) sur une analyse précise du Premier Empire, de la Monarchie de Juillet – période de diffusion de la légende napoléonienne – et du Second Empire, c’est-à-dire sur la genèse du monument napoléonien et impérial, sur le plan artistique et idéologique ; l’étude porte aussi sur le rejet, à certains moments de crises, sous d’autres régimes (en particulier la Restauration), de l’image napoléonienne. En d’autres termes, l’idéologie napoléonienne a-t-elle contribué au caractère national de l’Arc de Triomphe ou bien l’a-t-elle inhibé ?Autre axe de la thèse, l’étude de la genèse de l’Arc de Triomphe est un moyen de cerner les conceptions architecturales et urbanistiques de Napoléon sous l’angle européen, dans une approche comparatiste. On sait que la pratique des entrées triomphales est ancienne, mais comment s’est-elle manifestée sous Napoléon Ier ? L’Empire a connu d’autres arcs, temporaires ou durables, parfois seulement imaginés. ils ont pu faire partie de nouveaux ensembles urbains, programmes en différentes villes de l’Europe impériale.
    L’étude de l’architecture de l’Arc de Triomphe est donc une manière privilégiée d’approfondir la situation artistique européenne sous l’Empire, étude prolongée par l’élaboration d’une typologie des monuments guerriers européens dont on a trace sous l’Empire, en les associant aux projets urbains dont ils faisaient partie.(I.R.-D.)