Bourses d’études 2001

BOURSES D’ÉTUDES PREMIER EMPIRE

  • Walter BRYUERE-OSTELLS : Les officiers de la Grande Armée dans les mouvements nationaux et libéraux (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jacques-Olivier Boudon
    Université de Rouen

    Cette recherche a pour ambition de mettre à jour l’action après 1815 d’une partie, non négligeable, d’officiers qui ont servi dans la Grande Armée. On mesurera donc leur influence militaire souvent très forte mais aussi politique. On connaît déjà le rôle d’hommes comme Fabvier en Grèce ou en Espagne, les pérégrinations de Persat de l’Amérique à l’Espagne. Cependant, leur implication n’a jamais été évoquée que de façon anecdotique ou pour illustrer leur bonapartisme supposé. Ce doctorat se fixe un tel but. En conséquence il vise préalablement à dresser un échantillon prosopographique représentatif des officiers concernés. Un échantillon a déjà été élaboré pour la révolution espagnole de 1820-23 dans le cadre du DEA, ainsi que quelque cent cinquante officiers français ou étrangers dont une centaine pour lesquels l’état-civil est connu. La recherche consiste à dresser un portrait sociologique complet de l’officier qui décide d’entrer en rébellion contre le système mis en place par la Sainte-Alliance. Il s’agit également de comprendre comment l’officier s’insère dans un milieu activiste.

    A partir de résultats partiels, se dégagent de grandes problématiques. Les premières statistiques sociologiques semblent dégager une problématique générationnelle. Il existerait une génération d’officiers qui ont connu toutes les guerres de l’Empire, persuadés d’avoir diffusé les valeurs de la Révolution au premier rang desquelles les idées nationales et libérales. Pour eux, l’ouvre de leur vie est annihilée par la réaction de 1815. Une seconde génération élevée sous la Révolution va au combat dans les dernières années de l’Empire et perçoit Napoléon dans son rôle de rempart du territoire et de défenseur de l’héritage révolutionnaire. La paix et la faveur des nobles d’Ancien Régime vient briser leurs espoirs d’ascension sociale. Ceci permettrait de compléter et réactualiser les travaux de J.Vidalenc sur les demi-solde et de compléter et /ou d’infléchir ses analyses.

    Le point d’accord le plus sérieux entre ces différentes générations est leur perception que la Grande Armée est le symbole du triomphe en Europe des idéaux de 1789. Tous développent un discours très patriotique qui confine au nationalisme. Il semblerait que celui-ci se développe précocement par rapport au reste de la population chez cette catégorie d’officiers. Faut-il parler de chauvinisme ou de nationalisme tant certaines déclarations ont déjà des accents très barrésiens. Pour les Français, ce  » nationalisme  » recouvre des sensibilités politiques républicaines, bonapartistes et orléanistes. A ce titre, l’un des principaux objets de l’étude sera de confirmer l’hypothèse qui se dégage à cet instant de la recherche, de la quasi-indifférence de la majorité des officiers entre dynasties Bonaparte et Orléans jusqu’en 1830. Pour eux importerait surtout que le prince soit garant de l’héritage révolutionnaire.

    Les réseaux qui organisent leur action ont été l’objet de toutes les spéculations et de tous les excès historiographiques. En effet, la charbonnerie, tour à tour grossie puis sous-estimée, n’est souvent évoquée que dans le champ des insurrections italiennes et des complots français. Pourtant, son action a toujours ambitionné une coordination européenne. Il est intéressant de prendre pour exemple le colonel Fabvier dont on sait depuis toujours l’appartenance au Comité Directeur et dont les archives déposées à Nancy sont désormais accessibles. Il est capable, en avril 1823 après son échec pour arrêter l’armée du duc d’Angoulême, de guider par ses instructions épistolaires Noël Nantil pour diriger le corps de carbonari pendant qu’il agite ses réseaux dans les garnisons lorraines et que lui-même depuis Londres prépare un débarquement éventuel en Bretagne. Le rôle de certains ordres maçonniques n’est pas non plus négligeable, poussant les ex-officiers à s’engager aux côtés des insurgés. Quelle proportion d’officiers impliqués dans les mouvements libéraux appartient à la charbonnerie ou à la franc-maçonnerie ?

    Ainsi, menée à son terme, cette recherche permettra de dresser le portrait socio-culturel et politique des officiers engagés dans les mouvements libéraux et nationaux. Il est déjà certains que leur réputation du temps de Napoléon est primordiale pour leur bonne intégration dans les réseaux. Il est également acquis qu’une très large majorité commence par comploter dans son pays avant de participer aux autres mouvements nationaux et libéraux. Le doctorat tâchera de mieux définir les courants politiques dont l’appellation galvaudée est utilisée à tort et à travers : peut-on clairement définir un bonapartiste et un orléaniste distincts avant 1830 ?

    (W.B.-O.)

  • Jean-François DELOUSTAL : La centralisation napoléonienne en Lozère sous le Consulat et l’Empire (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jean Tulard
    Université de Paris IV – Sorbonne

    Il s’agit d’étudier les effets et les ressorts de la centralisation napoléonienne en Lozère sous le Consulat et l’Empire. L’étude de l’administration même doit bien sûr constituer une partie essentielle du travail. Le parti a été pris d’axer la recherche sur l’administration secondaire et d’envisager tous les administrateurs départementaux. Quasiment aucune étude n’a eu pour thème central les administrateurs autochtones. Pourtant, leur rôle est de toute première importance sous le Consulat et l’Empire, ils sont en effet à l’interface entre la population et les instance supérieures.

    Dans un premier temps il s’agit de mettre en exergue la personnalité et le rôle de ces nouveaux administrateurs ainsi que les nouvelles structures administratives. Le Consulat marque l’avènement d’une administration moderne. Il convient de mettre en lumière le rôle du préfet et des conseils général et de préfecture, ensuite celui du sous-préfet et du Conseil d’arrondissement, enfin le rôle du maire et du conseil municipal en Lozère. Les résultats démontrent qu’il existe une disjonction notable entre théorie législative et pratique administrative.

    Bien que les textes soient contraignants et les structures lourdes, les hommes et leur personnalité ne sont pas étouffés par le système. Ils sont d’ailleurs choisis très soigneusement par Bonaparte et ses séides. Les dossiers présents aux Archives Nationales nous permettent de connaître le passé administratif, la sensibilité et la manière d’administrer des préfets, sous-préfets et conseillers généraux. Des permanences peuvent être dégagées, la nébuleuse  » notabilité  » aux contours qui se définissent plus définitivement tout au long de l’Empire est mieux appréhendée. Les notables prennent une place toujours plus importante dans tous les compartiments de l’administration.

    La mise en place de la nouvelle administration et des nouvelles institutions qui s’opère, en Lozère plus encore qu’ailleurs, doit être étudiée. Les nominations et la fonctionnalité des locaux posent de nombreux et quasi insolubles problèmes. Grâce à un dépouillement systématique de la correspondance des administrateurs, on peut mieux appréhender leurs relations, leurs interlocuteurs privilégiés, leur véritable rôle et leur travail au quotidien, ce dernier touchant à plusieurs domaines : finances, agriculture, industrie.

    L’étude du maintien de l’ordre et de l’esprit public occupe une partie importante du travail de recherche. Les responsables directs de la sûreté publique sont bien connus grâce à divers sources. Il faut noter l’importance de ces hommes durant ces années marquées par le brigandage, l’insoumission et la désertion. Les Archives judiciaires permettent de connaître parfaitement les crimes et délits inhérents à un département rural. Concernant la justice, là encore, les bases d’une nouvelle organisation qui va survivre aux siècles sont jetées.

    La propagande, la surveillance sont des éléments majeurs du fonctionnement de l’Empire, la police moderne est créée. La propagande est portée à un point paroxystique, même dans un des départements les plus reculés de l’Empire, l’information circule et l’on connaît les hauts faits de celui que l’on appelle  » le Nouveau Cyrus « . Il sera utile d’étudier l’impact des journaux et de l’action des administrateurs sur la population. Dans le même sens, on pourra analyser le résultats des plébiscites.

    Enfin, les travaux de recherche porteront sur l’encadrement de la société lozérienne. L’assistance publique tombe dans le dénuement le plus total à la suite de la vente des biens nationaux et de la suppression de nombreux ordres réguliers. Il sera intéressant de cerner la population de ces établissements, les conditions de vie, la gestion. La religion est un pilier de la vie d’un département très pieux, très ritualiste. Le Concordat change véritablement la vie des Lozériens. Il met un terme à la confusion et aux divisions entre catholiques, protestants réfractaires et jureurs.

    La conscription est une question centrale en Lozère, tout particulièrement dans l’arrondissement de Marvejols. Ceux qui achoppent sont remerciés. Il sera intéressant d’analyser ce refus viscéral de partir ainsi que l’arsenal mis en place pour essayer de faire rentrer dans le rang insoumis et déserteurs.

    Tout l’intérêt d’une telle étude est d’étudier au plus près et sous tous ses aspects l’administration et les administrateurs d’un département tous en ne négligeant pas les effets de la centralisation dans le département. Il sera indispensable d’établir une comparaison avec les études menées dans d’autres départements.

    (J.-Fr.D.)

  • Jean-Marc LAFON : Guérilla et contre-guérilla en Espagne (1808-1814) (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jules Maurin
    Université de Montpellier III

    Par opposition au N-E de l’Espagne, assez bien connu, l’Andalousie manque encore d’une synthèse régionale expliquant son attitude paradoxale durant la Guerre d’indépendance. En 1808, elle semble manifester un rejet viscéral, face à Dupont : première illustration de violence exacerbée, premières apparitions de la guérilla dans une situation chaotique, rôle de la Junte de Séville comme leader de l’insurrection profitant des répercussions de Baylen.

    Or, en 1810, la totalité de la province (sauf Cadix) se soumet en moins de 15 jours. Et malgré un environnement géopolitique défavorable (armée anglaises et espagnoles au Portugal, Murcie) de nombreux indices démontrent sa pacification : contribution fiscale élevée, compromission des élites, formation des troupes auxiliaires locales.

    L’objet de la thèse est d’expliquer ce revirement, en analysant la coalition d’intérêts et de motifs en 1808 pour montrer leur caractère éphémère, puis la politique volontariste et cohérente de contre-insurrection de Soult, originale par rapport aux directives de Napoléon et de Joseph, et le ralliement d’une base sociale. Enfin, de brosser un tableau de l’Andalousie occupée.

    Dans cette perspective, une base de données a été constituée rassemblant une soixantaine de témoignages français, espagnols et anglais, plus de 300 fiches de lecture et des documents trouvés dans les fonds d’archives français et espagnols.

    (J.-M.L.)

  • Élodie LERNER : Gérard, peintre d’histoire (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Bruno Foucart
    Université de Paris IV – Sorbonne

    Étudier l’ouvre de François Pascal Simon Gérard permet de se pencher sur des années riches en événements historiques. Ce peintre né à Paris en 1770 et décédé dans cette même ville en 1837, présente en effet pour la première fois un tableau au public à l’aube de la Révolution (Joseph reconnu par ses frères, 1789) et achève sa dernière toile sous le règne de Louis-Philippe. Le Premier Empire marque pour Gérard, qui a atteint la pleine maturité de son talent, le début de la consécration officielle.

    Deux travaux universitaires ont été jusqu’à présent consacré à cet artiste. Ils font tous deux le point sur l’un des aspects de son travail, son ouvre de portraitiste. Le portrait n’est néanmoins pas la seule catégorie picturale abordée par ce peintre puisqu’il consacre beaucoup de son temps et de son énergie à ses tableaux d’histoire. Gérard est d’ailleurs considéré par ses contemporains, comme l’attestent les critiques des Salons artistiques, non comme un portraitiste, mais comme un peintre d’histoire et même comme l’un des maîtres du genre. Figure centrale des Arts il a une grande influence sur son entourage et a su s’imposer comme un modèle grâce à ses ouvrages historiques qui forment très souvent le clou des Salons artistiques et sont considérés comme autant d’exemples à suivre.

    Il convient d’aborder l’ouvre historique de ce peintre sous un angle neuf. Les commentaires, rares et succincts, qui existent sur cette question, débouchent sur des conclusions tranchées et contradictoires : soit cet artiste est vu comme un simple suiveur de David, soit, à l’inverse, Gérard est considéré comme un précurseur du romantisme et comme un innovateur audacieux. Pourtant, ce dernier a su prendre une certaine indépendance vis à vis de son maître et a réussi à développer un talent qui lui est propre. L’originalité de Gérard semble en fait être sa capacité à créer au travers de ses tableaux des images fortes qui restent longtemps gravées dans les esprits. Il sait choisir l’instant clef d’un texte ou d’un événement et le retracer en lui donnant un caractère poétique.

    Une seconde piste serait l’étude des liens avec le pouvoir en place, notamment au travers de l’examen des grandes commandes d’ouvrages historiques faites à cet artiste sous l’Empire et la Restauration.

    Un troisième aspect mériterait d’être abordé : la diversité des tableaux d’histoire peints par Gérard. Il ne se cantonne de fait jamais dans une catégorie d’oeuvres puisqu’il se consacre aussi bien aux tableaux religieux qu’à la peinture de bataille.

    Un quatrième angle d’approche innovant consisterait à analyser la démarche artistique de ce peintre afin de déterminer, d’une part s’il travaille d’une manière académique, et d’autre part s’il existe des liens thématiques ou stylistiques entre ses recherches sur le portrait, ses croquis de paysages, ses illustrations de livres et sa peinture d’histoire.

    Enfin, il conviendrait d’étudier l’ascendant qu’à eu Gérard sur la production artistique contemporaine et postérieure : bien que n’ayant pas eu d’élèves, cet artiste a eu de toute évidence une grande influence sur les Arts car ses ouvrages historiques ont été largement diffusés par la gravure et très souvent copiés sur toile ou sur porcelaine.

    (E.L.)

  • Jérôme MERCERON : Les fils Jacob (1796-1847) (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Bruno Foucart et Bill Pallot
    Université de Paris IV – Sorbonne

    L’objet de l’étude est la descendance de Georges Jacob (deux générations), l’un des plus illustres menuisiers en sièges parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ses fils jouèrent un rôle essentiel dans la création de meubles de la première moitié du XIXe siècle.

    Georges Jacob se retira des affaires en 1796 ; il céda alors son fonds de boutique et loua son atelier à deux de ses fils, Georges II et François-Honoré-Georges. Les deux frères travaillèrent à partir de cette date sous la raison sociale Jacob Frères. Le premier, meurt subitement en 1803.

    Le second, François-Honoré-Georges naquit à Paris le 6 février 1770. Il épousa en avril 1798 Adélaïde-Anne Lignereux, qui lui donna cinq enfants : Georges-Alphonse et quatre filles. Plus connu sous le nom de Jacob-Desmalter, ayant ajouté le patronyme d’une propriété familiale située en Bourgogne, il s’associa à son père après la mort de son frère. Malgré des commandes considérables, il fut perpétuellement en difficulté. Il décède le 15 août 1841, après avoir vendu son fonds de commerce à son fils en 1824, contre une rente viagère.

    Georges-Alphonse, naquit le 15 février 1799 à Paris. Elève de son père, il prit la direction des affaires le 1er janvier 1825. Il meurt le 7 juin 1870 à Paris après avoir vendu en 1847 son affaire aux Jeanselme.

    L’étude commence à un important moment où la reprise commerciale, après les troubles révolutionnaires, et la faveur dont les Jacob jouissaient auprès des Bonaparte leur permirent de donner une ampleur nouvelle à leur affaire.

    Il est surprenant que de si grands noms n’aient donné lieu qu’à peu d’études particulières. Seul le travail de Hector Lefuel, un descendant de la famille Jacob, qui consacra une biographie à François-Honoré-Georges Jacob, fut publié en 1925. C’est un tout autre travail qu’il faut faire aujourd’hui : rechercher dans le Minutier Central des Notaires aux Archives Nationales, des documents inédits pour reconstituer la vie d’un homme, son activité et son milieu. Il s’agit également d’établir un catalogue raisonné de la production des Jacob de 1796 à 1847 de la manière la plus exhaustive possible.

    C’est donc un long travail d’inventaire, en raison du très grand nombre de meubles répertoriés, qui s’offre à cette étude. (J.M.)

BOURSES D’ÉTUDES SECOND EMPIRE

  • Emmanuelle PAPOT : L’Académie Impériale de Médecine sous le Second Empire (Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Danielle Gourevitch
    École Pratique des Hautes Études

    Existe-t-il plus beau programme pour un État que celui de favoriser le progrès ? Connaît-on plus noble dessein que souhaiter l’amélioration du sort de sa nation et de son peuple tout entier ? Très tôt, Napoléon III a souhaité donner à ses contemporains des conditions de vie acceptables, résoudre les problèmes liés à l’insalubrité, mettre en ouvre une politique d’assainissement, parvenir à  » une hygiène pour tous « . La santé publique apparaît comme l’une des grandes préoccupations de l’Empereur.

    Le Second Empire bénéficie des progrès réalisés dans le domaine médical. La  » médecine moderne  » et la chirurgie prennent leur envol. Désormais la médecine a le temps de se consacrer à la recherche. Au centre de ses préoccupations figure la maîtrise de la douleur et de l’infection, grâce notamment à l’action des trois  » A  » que sont l’anesthésie, l’asepsie et l’antisepsie.

    Parmi les structures officielles offrant aux sciences médicales un lieu d’échange et d’expression, nécessaire à une mise en commun de la pensée, l’Académie de médecine occupe une place prépondérante mais finalement assez méconnue. Au début des années 1850, elle n’a pas fondamentalement changée depuis sa création par l’ordonnance du 20 décembre 1820. Elle doit bénéficier pour son ouvre de locaux adéquats et bénéficie d’une organisation stricte. Pourtant les circonstances ne lui permettent pas une installation durable au même endroit, ce qui porte préjudice à son bon développement.

    L’Académie se réunit de façon régulière et selon un ordre bien précis. Appartenir à l’Académie semble très recherché (malgré l’absence de rémunération du poste) et accorde une position de prestige, de reconnaissance, au sein du monde scientifique et médical. L’appartenance se fait à vie et l’élection n’a lieu qu’à la disparition de l’un des ses membres. Le total des membres s’élève à cent cinquante personnalités.

    Après avoir dressé un état des lieux de l’Académie de médecine, il sera important d’étudier cette académie et ses idées, de voir si elle fut une tribune acquise à la novation ou si au contraire elle s’enferma dans un certain dogmatisme.

    Y a-t-il eu continuité de la politique menée par l’Académie durant le Second Empire ou bien différentes phases se dégagent-elles dans le système de pensée académique ? Bénéficie-t-elle d’une autorité morale sur le monde médical et scientifique ? Quels sont les grands débats qui la préoccupent principalement ? Tout ceci pouvant être illustré par des exemples de découvertes, de querelles, concernant d’éminents praticiens de l’époque provenant de disciplines différentes.

    Il faudra ensuite aborder les différentes relations qu’a entretenu l’Académie de médecine. Pour commencer, quelles sont ses relations avec les autres institutions du savoir telles que les Universités, les services hospitaliers, et plus particulièrement avec l’Académie des sciences dont le rôle est d’établir une liaison entre les savants qui travaillent sur des questions semblables ? Quelles sont ensuite les relations entretenues par l’Académie de médecine avec le monde scientifique aussi bien en France qu’à l’étranger, où l’on pourra la comparer avec ses homologues ?

    Enfin devront être définis les rapports existant entre l’Académie de médecine et le pouvoir, l’État et l’Empereur.Reçoit-elle des conseils, des directives, des aides ? Les contacts sont-ils suivis ou inégaux ? L’État a-t-il un droit de regard et, si oui, l’exerce-t-il et de quelle manière ?

    (E.P.)