Prix 2003

2003PrixWaresquielPRIX PREMIER EMPIRE

Emmanuel de WARESQUIEL, Talleyrand, le prince immobile, Paris, Fayard
« Je veux que pendant des siècles, on continue à discuter sur ce que j’ai été, ce que j’ai pensé, ce que j’ai voulu. » À lire les injures, les jugements à l’emporte-pièce et les contresens qu’ont commis sur lui presque tous les historiens, le Diable boiteux a été entendu au-delà de ses espérances ! Il faut dire qu’il a lui-même brouillé les pistes à plaisir, qu’il est resté au pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, u il a servi neuf régimes et prêté treize serments. Il faut ajouter que, né et formé sous le règne de Louis XV, et mort l’année de l’avènement de Victoria, ce corrompu, cet homme qui savait faire marcher les femmes, ce joueur invétéré n’est ni un traître par profession ni même un intrigant de haute volée, comme le voudraient la plupart de ses biographes. On ne peut pas non plus soutenir sérieusement qu’il ait voulu à toute force servir la France, donner chair à des idées, poursuivre un idéal. Doit-on alors saluer l’artiste et se résoudre à n’avoir jamais le fin mot ? Rien de tel. Son ironie distante, sa subtilité et sa science de l’époque n’auraient pas suffi à Emmanuel de Waresquiel s’il n’avait aussi dépouillé, en France et à l’étranger, d’innombrables cartons d’archives qui lui ont livré des centaines d’informations inédites et d’éclairages nouveaux sur des points obscurs ou controversés. Avec ses intuitions et son sens de la formule, par touches successives, il dresse du personnage le plus complexe et le plus ambigu de notre histoire un portrait profondément humain, entièrement nouveau, cohérent et intelligible. Il fait revivre une figure d’une intelligence et d’une énergie exceptionnelles qui s’est montrée à la hauteur des secousses terribles auxquelles l’Europe a été soumise il y a deux siècles ; un grand seigneur de l’ancien temps fidèle à ses origines, qui a littéralement créé le rôle de l’homme de pouvoir moderne ; un visionnaire et un formidable metteur en scène de sa vie qui s’est forgé son propre destin en pesant sur les événements, tout en gardant la maîtrise de lui-même jusque sur son lit de mort. À cette biographie définitive est joint un cahier contenant de nombreux documents iconographiques le plus souvent inédits
Ancien élève de l’École normale supérieure, docteur en histoire, chercheur à l’École pratique des hautes études, Emmanuel de Waresquiel est l’auteur d’une biographie du duc de Richelieu, un sentimental en politique (Perrin, 1991) et d’une Histoire de la Restauration (en collaboration avec Benoît Yvert ; Perrin, 1996). Il a également dirigé les publications suivantes : Dictionnaire des politiques culturelles en France depuis 1959 – Une exception française (Larousse, 2001), avec Sophie de Sivry : Mémoires du monde – Cinq siècles d’histoires inédites et secrètes au Quai d’Orsay (Éd. de l’Iconoclaste, 2001), et Un siècle rebelle. Dictionnaire de la contestation au XXe siècle (Larousse, 1999).

 

2003PrixStoskopfBanquiersPRIX SECOND EMPIRE

Nicolas STOSKOPF, Banquiers et Financiers parisiens, Paris, Éditions Picard
Reconstituer la biographie d’une petite centaine d’entrepreneurs qui, pour la plupart, s’affairaient sous le Second Empire entre les rues de la Chaussée-d’Antin et du Faubourg-Poisonnières, donne le privilège de pénétrer dans le cour même du capitalisme français au XIXe siècle. Le regard porte des débuts de la Restauration, avec les premiers succès de James de Rothschild à Paris, la fondation de la Caisse d’épargne et des compagnies d’assurances, les emprunts d’État émis par une haute banque en formation, jusqu’aux krachs des années 1880 qui consacrent l’échec de la banque mixte en France. Il embrasse la construction des chemins de fer, la révolution bancaire, les transformations urbaines, les investissements dans les mines et la sidérurgie, le négoce international. Il ne se limite pas à la France, ni même à l’Europe, mais s’étend de l’Amérique à la Russie, au Maghreb, à l’Égypte ou la Turquie ottomane.
Publiée sous la direction de Nicolas Stoskopf, cette étude est le septième volume de la collection Les patrons du Second Empire dirigée par Dominique Barjot et le premier d’une série consacrée aux entrepreneurs parisiens. Elle s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de recherche lancé par l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC) du CNRS.

 

2003PrixZeistMedaillenPRIX DU LIVRE NON FRANCOPHONE

Lisa et Joachim ZEITZ, Napoleons medaillen, Michael Imhof Verlag
« La gravure en médailles [.] est peut-être le plus monumental de tous [les arts] »… écrivait Vivant Denon à Napoléon, le 11 novembre 1810. Napoléon reconnaît très tôt la force de la médaille en tant que vecteur de communication, et il en fait le pilier central de sa politique de relations publiques, en immortalisant ses succès à travers une série entière.
En 1815, aux derniers jours de l’Empire, Vivant Denon, directeur du Musée Napoléon et de la Monnaie Impériale, produit un recueil de 141 médailles qui constituait l' »histoire métallique » du Premier Empire. Cette histoire documente et glorifie non seulement la carrière militaire de l’Empereur mais aussi ses « conquêtes » civiles, notamment l’introduction de vaccination du public et la construction des routes transalpines. Les meilleurs artistes sont appelés pour imaginer l’iconographie symbolique des médailles. Et afin que les collectionneurs de l’époque (de près comme de loin) puissent commander les médailles, Denon en publie aussi des listes – organisées dans l’ordre chronologique des évènements célébrés, avec le titre, la taille et le métal utilisé. Une de ces listes (dont le fac-similé est publié dans ce livre) montre comment un certain Mr. Palmer de Londres achète une série entière en bronze, le 16 août 1815. Cette série, avec son étui en cuir et ses huit tiroirs, se trouve aujourd’hui dans la collection de Dr. Lothar Hardt, dont sont issues les photos de cet ouvrage. Réalisées par le grand photographe spécialiste des médailles, Manfred Czastka, elles montrent les médailles en deux formats, en grandeur nature et en triple agrandissement, permettant d’en apprécier les moindres détails.
Vivant Denon continue dans la lettre citée ci-dessus, [Les médailles] « sont les seuls témoignages de gloire qui survivent à tous les siècles. » Une remarque confirmée par l’activité de la Monnaie de Paris, située aux bords de la Seine, qui frappe toujours aujourd’hui des médailles napoléoniennes.

 

2003PrixDeCaunesMonsieurNPRIX DU SPECTACLE NAPOLÉONIEN

Antoines DE CAUNES, Monsieur N.
Une énigme policière, autour d’une énigme historique : la dernière bataille de Napoléon.
1815. Après la période des Cent-Jours qui vit son retour au pouvoir, Napoléon, fait prisonnier par le gouvernement anglais auquel il demandait asile, est envoyé à Sainte-Hélène, accompagné de proches, fidèles ou intéressés. Comment Napoléon, l’homme de toutes les batailles, le génial stratège politique et militaire, peut-il accepter de se soumettre à cet emprisonnement en pleine mer ? Quel système de défense – donc d’attaque – imagine-t-il mettre en œuvre pour desserrer l’emprise de ses geôliers ?
C’est à Sainte-Hélène, cette île hors d’atteinte choisie par ses ennemis, qu’il va livrer une mystérieuse bataille, la dernière mais la plus importante, celle que l’Histoire n’a encore jamais révélée…

Réalisation artistique et technique
Réalisation : Antoine de Caunes
Scénario et dialogues : René Manzor
Musique : Stephan Eicher
Image : Pierre Aïm
Cadre : Berto
Montage : Joëlle van Effenterre
Son : Dominique Levert
Mixage : Didier Lozahic
Décors : Patrick Durand
Costume : Carine Sarfati
Production : M.-C. Mention-Schaar, P. Kubel

Interprètes
Napoléon : Philippe Torreton
Hudson Lowe : Richard E. Grant
Basil Heathcote : Jay Rodan
Albine de Montholon : Elsa Zilberstein
Maréchal Bertrand : Roschdy Zem
Cipriani : Bruno Putzulu
Général Montholon : Stéphane Freiss
Général Gourgaud : Frédéric Pierrot
Betsy Balcombe : Siobhán Hewlett
Thomas Reade : Peter Sullivan
Dr O’Meara : Stanley Townsend
Ali : Igor Skreblin
Fanny Bertrand : Blanche de Saint-Phalle