Prix 2001

2001PrixVillepinGRAND PRIX D’HISTOIRE – PRIX PREMIER EMPIRE

Dominique DE VILLEPIN, Les Cent-Jours ou l’esprit de sacrifice, Paris, Perrin
Entre le 1er mars 1815, date du débarquement de Napoléon à Golfe-Juan, et le 8 juillet, où le roi Louis XVIII réintègre la capitale après l’abdication de l’Empereur, se déroule un épisode qui stupéfie les Français et l’Europe. Au cœur de la pièce, campe un Napoléon revenu d’un exil à l’île d’Elbe où il a mûri, rêvé et préparé sa revanche. Mais ce Napoléon-là révèle un visage méconnu : c’est un homme seul, dépouillé de son mystère impérial, doutant souvent de lui et de son destin, acharné à convaincre les notables et les alliés de la sincérité de sa conversion au libéralisme et à la paix. En face de lui, Louis XVIII incarne une philosophie, une mémoire, une légitimité, opposées. Leur confrontation ravive le conflit entre Révolution et contre-Révolution, tandis qu’émerge une nouvelle fracture entre le pouvoir et la société, le peuple et les notables.
L’aventure devient épopée scandée par des étapes célèbres : la marche sur Paris conquise sans un coup de feu, l’accouchement laborieux d’un empire libéral, les combats titanesques de Belgique jusqu’à Waterloo, les intrigues du « vice et du crime » pour la prise du pouvoir et le départ vers l’exil.
Les Cent-Jours sont donc une tragédie antique en même temps que le laboratoire de la France moderne. De la première, ils ont le rythme implacable. Du second, ils ont l’effervescence merveilleuse, l’ingéniosité sans bornes qui bouleverse le principe établi depuis des siècles.
Né en 1953, Dominique de Villepin est secrétaire général de la Présidence de la République depuis 1995. Passionné d’histoire en général et d’histoire napoléonienne en particulier, il a également publié plusieurs recueil de poésie : Parole d’exil (1986), Le droit d’aînesse (1988), Sécession (1996) et Élégies barbares (1996).

 

2001PrixDesCarsEugeniePRIX SECOND EMPIRE

Jean DES CARS, Eugénie, la dernière impératrice, Paris, Perrin
À partir d’une correspondance et de souvenirs de famille, Jean des Cars apporte de nombreuses révélations sur l’épouse de Napoléon III qu’il estime « calomniée et oubliée car, dans les épreuves qui ne l’ont pas épargnée, elle n’a jamais manqué de courage ». Cette biographie est le résultat de quatre années de recherches et de voyages en Espagne, en Allemagne, en Angleterre et en France. Elle permet de mieux connaître la dernière Impératrice des Français envers laquelle l’historiographie officielle a souvent été injuste. Eugénie mérite d’être mieux connue, donc mieux appréciée.
Né à Paris en 1943, Jean des Cars a publié plusieurs ouvrages qui font autorité, en particulier sur Louis II de Bavière, Sissi, Malesherbes, Gentilhomme des Lumières (Grand Prix de la Bibliographie d’Histoire de l’Académie Française). Passionné par le Second Empire, il a publié, chez Perrin, Haussmann, première biographie du célèbre Préfet de la Seine et La Princesse Mathilde, ouvrage de référence sur la cousine de l’Empereur, couronné par le Prix Napoléon III.

 

2001PrixNieuwaznyPRIX D’HISTOIRE  POUR UN LIVRE NON FRANCOPHONE

Andrzej NIEUWAZNY, My z Napoleonem, Wydawnictwo Dolnoslaskie
Le titre de l’ouvrage est une paraphrase inversée d’une citation du poème Pan Tadeusz de Adam Mickiewicz : « Dieu est avec Napoléon, Napoléon avec nous ». Peu de Français savent en outre que le chant des légions qui participèrent aux côtés de Bonaparte à la première campagne d’Italie, La Mazurka de Dabrowski, fait partie du patrimoine officiel polonais étant devenu l’hymne national de la Pologne en 1926. L’ambition de l’ouvrage est donc de présenter l’héritage napoléonien, réalité et légende, dans l’histoire des Polonais. Mais aussi la légende napoléonienne  » à la polonaise « . L’auteur rappelle l’héritage napoléonien dont le cour est la création du duché de Varsovie, ressentie comme une tentative de recréer la Pologne. L’auteur trace ensuite les méandres de la légende napoléonienne  » à la polonaise  » jusqu’à nos jours. Il note que le souvenir des guerres napoléoniennes a beaucoup contribué à la renaissance des mouvements patriotiques appelant à la lutte au début du XXe siècle, fortifiant l’état d’esprit de la jeunesse après 1918, servant de repoussoir sous le régime communiste.
Andrzej Nieuwazny est maître de conférences à l’université Copernic de Torun, après avoir enseigné en France (université de Nancy II). Il est considéré comme le meilleur spécialiste polonais d’histoire napoléonienne et collabore à de nombreuses revues historiques.

 

2001PrixGrubinPRIX POUR UNE ŒUVRE AUDIOVISUELLE

David GRUBIN, Napoléon, Studio Canal

Comment Napoléon est-il passé si rapidement du sommet de la gloire, à la pire des déchéances, dans l’Ile de Sainte-Hélène où il mourut seul et désespéré ? C’est ce que raconte avec virtuosité la série de David Grubin. En deux épisodes de 75 minutes, il nous permet de découvrir et de comprendre toutes les contradictions, les fulgurances, et les excès du personnage de Napoléon. Pour raconter une histoire aussi foisonnante et lui donner sa dimension épique et émotionnelle, David Grubin a su composer un savant mélange visuel et sonore. Il a tourné des scènes d’évocation dans toute l’Europe, et dans les lieux les plus connus de l’épopée napoléonienne, depuis la petite île volcanique de Sainte Hélène, perdue dans l’Atlantique Sud, à la Corse, berceau de son enfance, en passant par Fontainebleau, Paris, Waterloo, Austerlitz, Lodi, Milan, l’Égypte ou l’Ile d’Elbe. Il a interviewé les plus grands historiens de cette période de l’Histoire, parmi lesquels Jean Tulard, Jacques Jourquin, Jacques Garnier, Jean-Paul Bertaud.
Cinéaste, producteur, auteur et réalisateur, David Grubin a reçu les récompenses les plus prestigieuses de sa spécialité (dont 8 Emmy, le prix George Foster Peabody, le prix Alfred Ier). Il a produit plus de 60 films consacrés à des thèmes très divers, de l’histoire à l’art, en passant par la poésie ou le monde scientifique.