Prix 1999

1999PrixWagenerPRIX PREMIER EMPIRE

François WAGENER, L’Impératrice Joséphine, Paris, Flammarion

Quand Bonaparte passe au doigt de Joséphine un anneau d’or dans lequel il a fait graver « Au destin », il entend que celle-ci soit associée à sa fabuleuse trajectoire. Cette destinée trouvera son acmé à Notre-Dame, lors du double sacre et couronnement. Dans le tumulte de l’épopée impériale, au sein d’une monarchie-spectacle comme la France en connut peu, Napoléon et Joséphine ne cessèrent de s’aimer, de se comprendre, de s’épauler. Leur divorce, pour raison d’État, en décembre 1809, les affligea mais n’entama ni leur complicité ni leur affection. Il regretta jusqu’au bout.  » C’est la femme que j’ai le plus aimée. [.] Elle était l’art et les grâces.  » disait-il souvent à Sainte-Hélène. Sans Joséphine, Napoléon ne serait pas tout à fait Napoléon. Initiatrice qui lui révèle l’amour, restauratrice du goût au sortir de la Révolution, elle fut une souveraine accomplie dont l’élégance, la bienveillance et l’urbanité la firent aimer des Français, comme la plus marquante de leurs trois impératrices.
Qui fut Joséphine ? Françoise Wagener a voulu la délivrer des clichés, lui rendre son vrai visage, par-delà la fascination ou l’agacement que sa haute position n’a pas manqué de susciter. Femme du XVIIIe siècle dont le code de conduite et les valeurs aristocratiques ne se démentent jamais, femme normale aux prises avec une circonstance exceptionnelle,  » une vraie femme « , comme le dit Napoléon. Et qui rehausse le règne.
Françoise Wagener a dirigé pendant douze ans la rubrique Lettres Étrangères au Monde. Elle est l’auteur de plusieurs biographies : Madame Récamier (Grand Prix des Lectrices de Elle 1987), La Reine Hortense (Grand Prix d’Histoire de la Vallée-aux-Loups, 1992, Prix Napoléon III 1993), et, chez Flammarion, La Comtesse de Boigne, en 1997, ouvrage couronné par l’Académie française.

 

1999PrixLemairePRIX PREMIER EMPIRE

Jean-François LEMAIRE, Les blessés dans les armées napoléoniennes, Paris, Lettrage

Les soldats de l’Empire étaient-ils des  » durs à cuire  » ou exagéraient-ils leurs maux pour valoriser leurs états de service ? On note qu’un avancement suit fréquemment une blessure et que la croix de la Légion d’honneur vient récompenser le blessé.
Certes il n’est pas question d’occulter l’horreur des combats, les amputations qui tournent mal, les râles des mourants. Relisons les pages que Percy consacre à Eylau. Mais, dans certains cas, les intéressés n’étaient-ils pas portés à en exagérer la gravité en sorte d’accélérer leur carrière ?
Un autre temps fort de ce livre est le passage au scanner de la correspondance de Napoléon auquel il procède ensuite, à la recherche de documents nous livrant la pensée même de l’Empereur vis-à-vis des blessés de ses armées. Sur quelques 22 000 lettres, le Dr Lemaire en retient 500 où la médecine est présente, d’où, en un second temps, il n’en extrait guère plus d’une centaine traitant directement des blessés. Ce petit nombre est impressionnant. Jusqu’en 1813, visiblement, les urgences de l’Empereur sont ailleurs, mais on le voit alors, concéder aux chirurgiens que leur rôle n’est pas seulement d’opérer, amis d’organiser le ramassage et les évacuations, en un mot de commander au personnel de santé ; c’est malheureusement trop tard et c’est moins le manque de moyens que le temps qui va laisser le projet au fond de son carton.