Prix 1983 (SN)
François Collaveri, La franc-maçonnerie des Bonaparte, Paris, Payot
Napoléon fut-il franc-maçon ? Comment la franc-maçonnerie, qui avait disparu pendant la Révolution, a-t-elle pu renaître, se donner des protecteurs, devenir une institution quasi officielle dévouée à l’Empereur, servir la pénétration française par une politique de collaboration dans les pays d’Europe annexés ou vassaux ?
Jamais la franc-maçonnerie n’a été davantage associée à la politique du gouvernement que pendant la période impériale. Patronnée par l’Empereur, placée sous l’autorité de ses frères, de ses parents et de ses plus proches collaborateurs, fréquentée par les plus hauts dignitaires, elle fut un instrument du pouvoir en échange d’une protection ouvertement accordée.
François Collaveri fait aussi revivre les loges qui, en Europe, furent créées au sein des unités militaires ou par des fonctionnaires et des magistrats envoyés en pays conquis. Il montre comment elles purent assurer une collaboration plus confiante des notables et des élus avec les autorités impériales.
Si certains États vassaux purent jouir, maçonniquement, d’une certaine indépendance vis-à-vis de Paris, ce fut toujours sous l’autorité d’un Bonaparte désigné comme Grand-Maître.