Carnet > Décès de Jacques Jourquin (1935-2021)
Écrivain, historien, éditeur, entrepreneur et animateur du monde napoléonien depuis un demi-siècle, Jacques Jourquin est décédé le 14 novembre dernier. Il avait 86 ans mais en paraissait physiquement quinze de moins avant sa maladie et trente de moins par son inlassable activité. On peine à sélectionner de quoi résumer sa carrière, tant elle fut foisonnante et variée. Si l’on devait se limiter à son action « napoléonienne », on rappellera d’abord que, comme directeur général puis président des éditions Tallandier, il créa le fameuse « Bibliothèque napoléonienne », dont chaque bibliothèque possède sans doute plusieurs des quelques 120 volumes qui y furent publiés, qu’il relança avec Jean Tulard la Revue de l’Institut Napoléon, qu’il fut directeur-rédacteur en chef de la Revue du Souvenir napoléonien de 1993 à 2005, qu’il dirigea Historia pendant deux décennies, qu’il participa à la fondation du magazine Napoléon Ier, etc. Comme historien, on lui doit notamment un irremplaçable Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire (1986), les biographies de Ney (2004), Masséna (2007) et Morny (2011), une formidable étude sur les Maréchaux de la Grande Guerre (2008), des dizaines d’articles (dont une trentaine dans le Dictionnaire Napoléon de Jean Tulard) et pas moins de quinze éditions de mémoires. Détenteur d’une partie des papiers du mamelouk Ali, il avait entrepris la publication des principaux morceaux inédits dont ceux sur la campagne de Russie et le retour des Cendres. Très récemment, il avait mis la dernière main à la grande étude de la deuxième partie de sa vie, un ouvrage sur La dernière passion de Napoléon, la bibliothèque de Sainte-Hélène, qu’il avait eu le plaisir de voir paraître en septembre dernier, chez Passés Composés. Nous publions ci-après sa bibliographie complète.
Diplômé d’HEC et de l’École pratique des hautes Études, Jacques Jourquin avait dès l’origine choisi l’édition comme voie professionnelle, chez Hachette puis ses filiales (dont Tallandier). Parallèlement, il avait mené une carrière d’auteur très remarquée, avec notamment la publication d’un Gallien où l’acceptation d’être qui avait fait grand bruit en 1962. C’est au début des années 1970 qu’il se consacra presqu’exclusivement à l’histoire. Commandeur dans l’Ordre national du Mérite, officier des Arts et Lettres, chevalier des Palmes académiques, il avait reçu de nombreux prix littéraires, dont celui de la Fondation Napoléon (1983), le prix Guizot de l’Académie française (2000) et le prix Georges Mauguin de l’Académie des Sciences morales et politiques (2005).
Jacques Jourquin aimait à s’enfermer dans son grand bureau parisien ou de sa maison normande, consacrant tout de même ses déjeuners à rencontrer ses amis. Car, ancien critique gastronomique, il connaissait tous les bons endroits où l’on pouvait gaiement se substanter tout en profitant de sa conversation.
À son épouse, ses enfants et ses petits-enfants, la Fondation Napoléon présente ses très sincères condoléances.
15 novembre 2021
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