Mécénat édition : Journal et lettres inédits, du général Maximilien Lamarque (1789-1830)
La chute définitive de Napoléon en 1815 avait mis fin à la carrière militaire du général Lamarque. Peinant à trouver sa place dans une France de la Restauration désormais en paix, il se réfugie dans l’écriture d’un journal qu’il tient presque au jour le jour entre 1821 et 1826. Ce récit est d’autant plus intéressant qu’il constitue un rare témoignage sur la réinsertion des officiers de l’armée napoléonienne dans une société du XIXe siècle post-impériale. Parce qu’il est une personnalité appréciée du Tout-Paris et qu’il excelle dans l’art de la conversation, Lamarque a ses entrées dans les salons de l’opposition, véritables antichambres du pouvoir, où il côtoie les personnalités politiques, militaires et littéraires de son époque. Observateur de ses contemporains, il livre une série de portraits à la fois féroces et caustiques sur le personnel politique royaliste mais aussi sur les anciens dignitaires impériaux, l’amenant à se souvenir des faits marquants de son ancienne vie militaire et à se montrer le défenseur intransigeant de la gloire napoléonienne. Par la diversité des aspects et l’originalité des points de vue offerts par son Journal inédit, la personnalité de ce Gascon méritait ainsi d’être redécouverte.
Lorsqu’il effectue des recherches sur un personnage, l’historien traque la moindre archive, la moindre source pour essayer de rassembler les morceaux d’un puzzle dont il n’a pas toujours toutes les pièces. Comme beaucoup de personnes de son époque, le général Lamarque a laissé un témoignage sur son temps mais qui aurait été probablement différent si sa famille et les ayants-droit n’avaient pas pris soin d’ajouter, d’expurger ou de modifier des passages sensibles. Cette nouvelle édition a voulu revenir au texte originel pour lui redonner toute sa force en l’accompagnant d’un appareil critique. Par la diversité des sujets abordés et l’originalité de ses points de vue, le Journal de Lamarque méritait ainsi d’être redécouvert. Loin de « la noble poussière du champ de bataille » de l’Empire, c’est « une halte dans la boue » de la Restauration que le Général nous invite à parcourir, une période qui, sur certains aspects, ressemble à s’y méprendre à la nôtre.
Journal et Lettres inédites (1789-1830). La voix de la légende, du général Maximilien Lamarque
Edition établie, présentée et annotée par Gonzague Espinosa-Dassonneville
Editions Memoring, 2018, 650 p. Consultez le site de l’éditeur.
Cet ouvrage a reçu un mécénat édition de la Fondation Napoléon en 2017.