Mécénat Édition : Les musées de Napoléon III, d’Arnaud Bertinet
Arnaud Bertinet, Les musées de Napoléon III. Une institution pour les arts (1849-1872), Paris, Mare et Martin, 2015, 677 p.
Spécialiste de l’histoire du patrimoine et des musées, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Arnaud Bertinet voit enfin publiée sa thèse, dans une version riche de documents iconographiques et d’annexes. La densité du sujet de ce livre et la profondeur du travail accompli rendent la lecture exigeante, mais l’intelligence et la clarté du propos, et la qualité de l’écriture, vont emmener des lecteurs plus nombreux que les « spécialistes », dans ce qui est une belle aventure artistique, politique et sociale.
« Images du temps, reflets d’une société, les musées français sous le Second Empire font montre d’une incroyable vitalité. La direction des musées impériaux, qui regroupe les musées du Louvre, de Versailles, du Luxembourg et chapeaute les musées de province est le cadre principal de cet ouvrage qui cherche à appréhender l’institutionnalisation des musées à l’époque de Napoléon III.
Les musées impériaux connaissent alors une période de stabilité sans précédent qui leur permet de se développer dans un Louvre transformé, et de suivre la voie tracée par les régimes précédents. Cette période de l’histoire est aussi propice à un certain nombre de créations : le musée des Souverains, le musée Napoléon III et le musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. La province, par l’ampleur des fondations et des envois d’œuvres, l’action de figures étonnantes, constitue un catalyseur du transfert du rôle des musées, sublimé par les premières constructions muséales françaises. Enfin, la prise de conscience patrimoniale aboutit en 1870 à la première tentative de protection des collections d’une nation lors d’un conflit international et à l’évacuation des collections du Louvre.
Aussi, comment d’un instrument politique de la munificence du souverain qu’était le musée au début du régime impérial, celui-ci devient le symbole d’une volonté publique d’édification au service de l’utilité nationale ? Cette question de l’institutionnalisation du musée, du politique vers le social, de la monstration vers la vulgarisation est au centre de ce livre ». (note de l’éd.)
Pour ce travail de recherche, Arnaud Bertinet avait reçu une Bourse d’études de la Fondation Napoléon en 2004. En décembre 2011, il soutenait sa thèse de doctorat pour laquelle il a reçu la mention « très honorable » et les félicitations du jury. Un peu plus de 10 ans plus tard, les éditions Mare et Martin ont bénéficié d’un mécénat de la Fondation Napoléon.