Bourses d’études 2004

BOURSES D’ÉTUDES PREMIER EMPIRE

  • Stéphane CALVET : Les officiers charentais sous le Premier Empire (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Natalie Petiteau
    Université de Poitiers
    Acteurs majeurs du Premier Empire et de la période post-napoléonienne, les officiers de la Grande Armée ont très souvent été « héroïsés » par la littérature du XIXe siècle et par une grande partie de l’historiographie impériale Cependant leur description se borne souvent à leurs seules actions d’éclat et à leur tenue lors des grandes batailles de l’Empire. En réalité ce sont des personnages peu connus, victimes d’une série de clichés véhiculés par la légende, clichés dont ils sont en grande partie responsables dès lors qu’ils osèrent se lancer dans l’aventure littéraire, devenant du même coup des mémorialistes incontournables de l’épopée napoléonienne.
    Cette thèse a pour objectif de mieux cerner ces hommes sur un plan social, culturel et politique.
    […](St.C.)
  • Pierre PENDARIES : L’intégration des officiers nobles émigrés dans les armées de Napoléon : étude d’un ralliement (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jacques-Olivier Boudon
    Université de Paris IV-Sorbonne
    Le sujet semble à première vue paradoxal car il réunit deux éléments contradictoires : la noblesse émigrée d’une part, et Napoléon d’autre part, noble rallié à la Révolution et fondateur d’un régime issu de cette même Révolution. Il pose le problème des choix politiques de la noblesse face au Consulat et à l’Empire et de l’attitude de Napoléon vis-à-vis de la noblesse d’Ancien Régime.
    Deux raisons principales expliquent le choix d’étudier la noblesse. Tout d’abord, une grande partie des nobles étaient attachés à la monarchie d’Ancien Régime et hostiles à la Révolution. Le Consulat et l’Empire étant des régimes nés de la Révolution, il est intéressant de comprendre pourquoi l’ancienne noblesse se rallie à un homme et à un régime issus de la Révolution. Par ailleurs la noblesse occupait une place éminente dans la société et dans l’État sous l’Ancien Régime. Notre sujet permettra de voir, à travers l’exemple de l’armée, comment la noblesse retrouve une place dans la société et dans l’État napoléonien.(P.P.)
  • Marie SEBIRE-TRÉLAT : Les palais impériaux et la mise en scène du pouvoir sous Napoléon Ier (Premier Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jacques-Olivier Boudon
    Université de Paris IV-Sorbonne
    Le sénatus-consulte du 28 floréal an XII (18 mai 1804), texte fondateur de l’Empire, prévoit dans son article 14, titre III, une « organisation du palais impérial conforme à la dignité du trône et à la grandeur de la nation ». Puis le décret du 28 messidor donne les détails de cette organisation et, par là, crée la Maison de l’Empereur. Imitation de l’ancienne cour de France et des cours européennes, elle sert de cadre à la vie de cour en même temps qu’elle fait naître la cour.
    Sous l’appellation « palais impériaux », décor de la mise en scène du pouvoir impérial et de la cour, sont regroupés les châteaux royaux dont le nom figure dans la loi relative à la liste civile votée par l’Assemblée nationale le 26 mai 1791. S’y ajoutent les nouveaux palais aménagés dans quelques endroits clés de l’Empire, Strasbourg, Bordeaux, Rome, Bruxelles, et du royaume d’Italie, Milan, Venise. […] Indéniablement, les palais impériaux sont pour Napoléon un moyen de légitimer son pouvoir, de l’inscrire dans des lieux patinés par le temps, de montrer que l’Empire n’est pas une coquille vide vouée à s’effondrer lorsque le conquérant mourra. En temps qu’écrin dans lequel évolue la cour impériale, les palais permettent aussi de rassembler l’ancienne et la nouvelle noblesse, la tradition et la modernité. Ils montrent aux cours européennes que, loin d’être un gouvernement révolutionnaire, le régime napoléonien se présente avant tout comme une monarchie semblable dans ses fastes aux autres monarchies.(M. S.-T.)

BOURSES D’ÉTUDES SECOND EMPIRE

  • Arnaud BERTINET : La politique artistique du Second Empire : L’institution muséale sous Napoléon III (Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Dominique Poulot
    Université de Paris I-Sorbonne
    Si le Second Empire est encore victime de sa « légende noire », due autant à la prise de pouvoir brutale de Napoléon III qu’à la politique autoritaire des premières années, l’histoire lui reconnaît désormais de nombreux mérites. Dans ce XIXe s. français si fortement marqué par l’idée de progrès et les théories saint-simonienne et positiviste d’Auguste Comte, le rapport fondamental entre art et pouvoir, longtemps sous-estimé dans les recherches historiques et artistiques, ne peut manquer de susciter l’intérêt. Aussi, est-il légitime de se demander si la réelle volonté de réformer la société française affichée par Napoléon III s’est également appliquée au monde des institutions artistiques et du patrimoine.À la suite d’une recherche bibliographique minutieuse et de multiples sondages dans les archives de la période, l’évidence nous est apparue. Traiter des thèmes passionnants de l’administration des Beaux-Arts, de la réception de la politique artistique en province et du développement d’une archéologie nationale à travers un sujet commun bien défini, celui de l’institution muséale, est alors incontournable et fondamental. L’étude des musées français sous Napoléon III nous autorise en effet à relier ces différents points dans un cadre beaucoup plus restreint que celui bien trop général de la politique artistique du régime. Le thème encore mal connu des musées sous le Second Empire nous permet ainsi d’étudier aussi bien l’administration des Beaux-Arts à travers la direction centrale des musées, que l’incroyable développement des musées de province ou encore la prise de conscience d’une archéologie nationale à travers la création de musées de sites marquants comme celui d’Alésia.
    Cette thèse a été publiée en 2015, aux éditions Mame, sous le titre : Les musées de Napoléon III. Une institution pour les arts (1849-1872)
  • Marc LEMAIRE : La guerre de Crimée. Chronique et analyse d’un désastre sanitaire (1854-1856) (Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jean-Charles Jauffret
    Université d’Aix
    Pour l’armée de terre, la campagne d’Orient fut, comme chacun sait, un désastre sanitaire. Un soldat français sur trois y mourut, et trois fois sur quatre c’est la maladie et non le feu ennemi qui l’emporta. Sur près de 100 000 morts, le corps expéditionnaire compta 75 000 soldats décédés du typhus, du choléra, de la gangrène ou encore du scorbut. Pourtant, comme toutes les armées modernes de l’époque, la France avait un service de santé militaire chargé de prévenir et de traiter les maladies, particulièrement les épidémies. Alors comment expliquer une telle catastrophe ?Au lendemain du conflit qui se déroula pour l’essentiel de 1854 à 1856, sur les bords de la mer Noire et en Crimée, plusieurs rapports remirent en question l’organisation déficiente du service de santé de l’armée de terre puisqu’il était alors inféodé à l’Intendance. La faible constitution physique des recrues, prélevées à la hâte pour répondre à une demande toujours croissante en hommes, le nombre insuffisants de médecins en service dans les ambulances, et la précision comme la puissance d’armes nouvelles furent également avancés pour expliquer le haut taux de mortalité observés. Quels furent effectivement les facteurs en cause ?Ce travail propose de reconsidérer la question avec le recul du temps, bien sûr, mais aussi le regard scientifique que permettent les découvertes fondamentales initiées par Pasteur. Les services de santé de la Marine et des armées étrangères impliquées dans le conflit seront sommairement présentés afin d’apporter quelques éléments de comparaison.

    (M.L.)

BOURSES D’ÉTUDES PREMIER-SECOND EMPIRE

  • Richard MOLES : D’un Empire à l’autre : la gendarmerie maritime en France de 1804 à 1870 (Premier – Second Empire)
    Thèse placée sous la direction du professeur Jules Maurin
    Université de Montpellier III
    => thèse en ligne dans notre bibliothèque numériqueAprès la fameuse bataille de Trafalgar et la chute de Napoléon Ier, il faut un siècle à la Marine française pour redevenir une puissance navale de premier plan. Cette délimitation dans le temps correspond aussi à la transformation de la Gendarmerie maritime qui appartient en 1804 à la Gendarmerie, puis qui en 1870 obéit à la Marine nationale.
    Pour quelles raisons la Gendarmerie nationale s’est petit à petit désolidarisé de la Gendarmerie maritime pour l’abandonner à la marine en 1830 ? Comment de 1804 à 1870 les gendarmes maritimes vivent-ils cette période au cours de laquelle la Marine renouvelle ses arsenaux et son personnel ? Peut-on parler de spécificités pour cette unité militaire ? Qui compose ce corps spécifique ? Les hypothèses de recherche ne doivent pas nous faire oublier le contexte général de la France, c’est-à-dire : la vie politique du pays sous le Premier Empire, la Restauration, ses deux Révolutions en 1830 et 1848, et enfin le Second Empire. Une approche prosopographique des gendarmes, officiers et sous-officiers, s’impose : auprès des tribunaux maritimes à travers les comptes rendus d’audience, des registres militaires, de l’utilisation de la force policière par les préfectures maritimes, de l’encadrement pour l’embarquement au bagne, et bien d’autres tâches.Ce nouveau chantier de l’histoire de la Gendarmerie maritime comblera un besoin de reconnaissance de ce corps maritime qui contribue de nos jours à la surveillance et à la sécurité de notre littoral.

    (R.M.)